Douleurs
Une douleur
« Je me souviens du regard incompréhensif de mon frère qui avait alors trois ans et qui ne comprenait pas pourquoi j’étais tous les jours en pleurs sur le canapé depuis quelques temps. »
J’avais sept ans lorsque qu’au printemps 2005 la voiture de mes parents roulait sur l’autoroute en direction de l’hôpital. J’étais sur la plage arrière recroquevillée sur moi-même me tenant le ventre le visage crispé. Ça faisait environ deux semaines que je souffrais et que je n’allais plus à l’école. J’avais déjà vu plusieurs fois le médecin qui avait pensé tantôt une infection urinaire tantôt une grosse gastroentérite mais qui n’était jamais vraiment sûr de lui. Je me souviens qu’une dame venait tout les jours me faire des piqures dans les fesses (souvenir qui m’a fortement marquée car à cette époque j’avais encore la phobie des piqures). Au début mes parents n’étaient pas vraiment inquiets mais comme mes crises devenaient de plus en plus douloureuses ils ont commencé à se poser des questions. Je me souviens du regard incompréhensif de mon frère qui avait alors trois ans et qui ne comprenait pas pourquoi j’étais tous les jours en pleurs sur le canapé depuis quelques temps.
Ce jour-là je souffrais tellement que mes parents ont pris la décision de m’emmener à l’hôpital demander conseil à un spécialiste. J’ai d’abord été prise en charge par une infirmière qui ne comprenait pas ce que j’avais puis par chance un chirurgien expérimenté passa dans le couloir et l’infirmière l’interpella pour lui demander conseil. Celui-ci s’approcha de moi, tâta le bas de mon ventre et déclara qu’il fallait immédiatement m’emmener en salle d’opération. De nombreux médecins débarquèrent avec leur masque et leur blouse et une dame me déclara que j’allais devoir faire « une petite sieste ». Elle me montra le masque dans lequel je devrais respirer, me proposa différents goûts (fraise, vanille, chocolat) et je m’endormis sans vraiment comprendre ce qu’il m’arrivait avec une légère odeur de chocolat dans les narines.
Après l’opération je suis restée environ 10 jours à l’hôpital à regarder des dessins animés à longueur de journée. Chaque nuit une personne de ma famille restait dormir avec moi. Mon frère était ravi de venir me rendre visite de temps en temps car il y avait un petit manège dans le hall de l’hôpital où il passait la majeure partie du temps. Quand il a fallu partir, l’infirmière qui s’était occupée de moi m’offrit un masque d’anesthésie pour mon doudou.
Aujourd’hui il me reste juste trois petites cicatrices et un appendice en moins comme souvenir de cette étape de ma vie qui à un jour près aurait pu m’être fatale.
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