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Programme d'Arts Plastiques de Première et Terminale Générale et Technologique

Heures de cours hebdomadaires:

3 heures

Programme:

 

Enseignement facultatif « Arts Plastiques »

Cet enseignement repose essentiellement sur l'exercice d'une pratique fondée sur les formes de la création contemporaine mises en relation avec celles léguées par l'histoire de l'art. Parallèlement, il vise à la connaissance des œuvres, à la construction d’attitudes artistiques et à l’exercice d’une réflexion critique. La pratique engagée par l’élève doit l’aider à comprendre progressivement les enjeux artistiques fondamentaux qui motivent la diversité des formes d’expression plastique qui traversent l’histoire jusqu’à aujourd’hui. En mettant une intention artistique à l’épreuve de sa concrétisation, la pratique artistique développe l’inventivité et affine les capacités expressives de l’élève. En effet, l’élaboration d’une production plastique conduit nécessairement à la prise en compte de contraintes matérielles qu’il faut adopter, contourner ou dépasser. Pour en maîtriser tous les aspects, l’élève expérimente ou perfectionne son usage des outils traditionnels comme ceux qui se rapportent aux technologies contemporaines.

La culture artistique, avec l’appui de l’histoire de l’art, se construit dans le cadre de la pratique artistique. Elle permet d’établir des relations entre les différentes sources des savoirs. Elle nourrit l’imaginaire et constitue pour l’élève un ensemble de références historiques, esthétiques et théoriques en regard duquel vient se situer sa pratique, dans un dialogue avec des œuvres passées et récentes. Cette conception dynamique de la culture nourrit et enrichit les relations entre invention, expression et réflexion que mobilise toute démarche artistique.

Programme

L’enseignement dispensé en seconde construit des connaissances, des capacités et des attitudes dans trois champs de compétences particuliers : 

Compétences techniques et artistiques : Concevoir, projeter, réaliser en deux dimensions et en volume. Choisir ses propres moyens d'expression en fonction d'un projet. Comprendre, dans la pratique, le rôle joué par les divers constituants plastiques et matériels (medium, geste, outils) et savoir les utiliser. Prendre en compte des éléments susceptibles de transformer sa démarche. Argumenter sa démarche à l’oral et à l’écrit.

Compétences culturelles : Analyser une œuvre à deux ou trois dimensions en faisant apparaître ses caractéristiques plastiques, sémantiques et artistiques. Utiliser un vocabulaire descriptif précis et approprié. Situer une œuvre dans son cadre historique et faire apparaître quelques caractéristiques du ou des systèmes figuratifs dont elle témoigne.

Compétences comportementales : Travailler dans une relative autonomie, conduire un travail personnel et assumer sa présentation au regard des autres. Témoigner d'un comportement attentif et ouvert aux démarches artistiques dans leur diversité. Participer à une analyse collective de façon ouverte et argumentative en demeurant attentif à la parole des autres.

Le dessin et la matérialité

Le dessin

En classe de seconde, le dessin doit être confirmé comme une pratique plastique fondamentale et à part entière, qui n’est pas réductible à un simple savoir-faire. La réflexion sur les pratiques du dessin doit permettre à l’élève d’appréhender quelques-uns des enjeux actuels de la création plastique.

- La forme et l’idée : qu’il s’agisse de l’esquisse, du croquis, de l’étude, de l’ébauche, de l’épure ou encore du schéma, le dessin est ici mis au service du projet, du dessein (disegno). Il s’agit donc d’expérimenter le processus qui va de l’idée à la réalisation et d’approcher les modalités par lesquelles la pensée prend forme.

- L’observation et la ressemblance : toute tentative d’ « imitation » ou de représentation du réel produit inévitablement un écart dont la valeur expressive dépend notamment des moyens techniques employés. Les situations d’apprentissage et les exemples abordés montreront que le dessin d’observation ne s’affranchit pas de la question du point de vue et que les codes de représentation renouvelés tout au long de l’histoire redéfinissent sans cesse l’idée et le pouvoir évocateur du dessin.

- Le dessin de l’espace et l’espace du dessin : dans toutes les civilisations, la relation qu’entretient l’homme avec le monde s’illustre par la manière dont il conçoit et représente l’espace. Qu’elle ait une origine cosmogonique, symbolique, poétique, ou qu’elle semble découler d’une approche rationnelle du réel et des phénomènes optiques, la représentation de l’espace repose nécessairement sur un système qui produit des équivalents plastiques. On observera que le dessin génère également son propre espace, son propre système, qu’il migre d’un support à l’autre, révèle ce support ou parvient à s’en dégager.

- L’artiste dessinant et les « machines à dessiner » : la pratique du dessin met en jeu des notions indissociables de tout processus de création dans le champ des arts plastiques. L’implication du corps du dessinateur est déterminée par l’intention mais aussi par l’outil, le support et l’espace. Á travers la pluralité des outils et des techniques associés au dessin, on abordera ici la question de l’écriture, de la gestualité, mais aussi de l’implication du corps ou de sa mise à distance dans la production. Le traitement de cette question conduira également à prendre en considération l’extension du domaine du dessin à des technologies et des supports qui amènent à s’interroger sur le statut de l’artiste, des savoir-faire et de l'œuvre.

La matérialité

Elle est à considérer dans le rapport qui s’établit entre la réalité, les qualités intrinsèques et matérielles de l'œuvre, et les propriétés physiques des matériaux. L’approche de la question de la matérialité est ouverte, comme pour celle du dessin. Elle prend appui sur des pratiques et des références précises et diversifiées, selon les points d’entrée suivants.

- De la matière première à la matérialité de l'œuvre : l’observation de la réalité concrète conduit les élèves à percevoir le rôle de la matérialité dans les effets sensibles que produit l'œuvre. Par l’expérience, il comprend que l'œuvre est une conséquence de la transformation de la matière et que les pratiques artistiques mettent en jeu des lieux, des outils, des gestes, des attitudes qui aboutissent à une forme qui fait sens. A travers le traitement de cette question, on s’attachera plus particulièrement à mettre en évidence la très grande diversité des matières (minérale, organique, sonore, naturelle, artificielle, « noble », « triviale », etc.), de leurs origines et des processus de transformation (modelage, collage, assemblage, stratification, empilement, etc.) qui mènent à l'œuvre. 

- Les propriétés physiques de la matière et la technique : les propriétés physiques de la matière apparaissent comme une contrainte qui conditionne toute pratique artistique. Le choix des outils et des techniques répond à ces contraintes et permet de tirer parti des qualités physiques des matériaux, des médiums et des supports. Á travers les situations d’apprentissage, on observera également qu’une intention, un dessein (celui par exemple de saisir et traduire la profondeur d’un paysage par le traitement de la couleur) peuvent conduire à l’invention ou au perfectionnement d’une technique qui s’applique tant à la préparation du support qu’à l’exploitation d’un médium. La technique révèle les qualités de la matière (opacité, transparence, rigidité, porosité, malléabilité, etc.) par sa mise en œuvre au service d’une intention.

- L’expérience de la matérialité : cet axe de travail permet d’explorer et d’expérimenter la manière dont la matérialité de l'œuvre se déploie dans l’espace. Il rend également possible un questionnement sur la nature et les effets des interactions entre une production artistique et son environnement (physique, géographique, politique, social, humain, etc.). L’expérience de la matérialité d’une œuvre relève autant du sensible que de l’intelligible. Elle s’ancre également dans les représentations que chacun a du matériau et de ses significations (symboliques, poétiques, technologiques, politiques, etc.). L’expérience de la matérialité, c’est aussi, plus prosaïquement, le moment d’un face à face avec l'œuvre qui conduit à prendre en considération des notions d’échelle, de mesure, de volume, de temps d’apparition, de temps d’exposition, d’immersion, de mise à distance, etc.

Culture artistique et histoire des arts

La culture et la pratique sont constamment articulées. Il s'agit d’offrir des sources dans lesquelles puiser et de transmettre des connaissances qui vont nourrir l’imaginaire de l'élève. Il s’agit aussi de lui faire connaître des œuvres du passé, ressentir des affinités, emprunter et revisiter des données formelles, techniques, symboliques et sémantiques.
L’histoire des arts offre à cet égard des possibilités d’études transversales. Étudier les références historiques dans les œuvres ou les récits d’artistes est un exercice fécond. Au-delà de l’émotion et de l’inspiration suscitées par les œuvres, l’élève doit être capable de défendre un point de vue critique. Ainsi doivent s’aiguiser son sens de l’observation et son désir de connaître et de comprendre ce qui lui est étranger ou inhabituel. Il développera aussi son sens de l’expérimentation et de la découverte. 
Les exemples seront significatifs et variés, dans un champ historique très large, empruntés à la peinture, à la sculpture, à l'architecture, à la photographie, mais aussi aux productions, notamment contemporaines, qui se sont affranchies de ces classifications. Grâce à une méthode d’analyse d'œuvre, l’élève apprend à décrire l'œuvre étudiée avec un vocabulaire approprié et spécifique, Il doit organiser sa réflexion autour d’axes d’études qui sont autant de notions plastiques fondamentales (sujet, couleur, composition, spatialité, etc.) et s’interroger sur le traitement de ces notions pour en faire apparaître le sens.

Programme des classes de Premières Toutes Séries , Option Facultative

Contenus
Le programme est centré sur la question de la représentation, fondamentale au niveau de la classe de première.
Les œuvres proposées en référence sont prises tant dans le patrimoine que parmi les œuvres contemporaines, dans la variété des pratiques artistiques actuelles, en relation avec la question de la représentation.

Classe de Première 
Le programme se construit autour de la question de la représentation. Toujours abordée en relation avec les productions des élèves, cette question permet d'interroger :
- les procédés de représentation (les outils, les moyens et techniques, les médiums et matériaux utilisés et leurs incidences) ;
- les processus (le cheminement de l'idée à la réalisation, les opérations de mise en œuvre, la prise en compte du temps et du hasard, la production finale) ;
- les codes (modèle, écart, ressemblance).

 

Programme des classes de Terminale , Option facultative 2012 - 2013

Contenus

Le programme porte sur la question de la présentation.

Les œuvres proposées en référence sont prises tant dans le patrimoine que parmi les œuvres contemporaines, dans la variété des pratiques artistiques actuelles, en relation avec la question de la représentation.

Classe terminale
Tout en prolongeant le questionnement sur la représentation abordé en classe de première, et ce qui constitue l'œuvre, l'enseignement s'attache à la problématique de la présentation. Dans le cadre d'une pratique réflexive, les élèves sont conduits à découvrir et exploiter les dispositifs et les stratégies conçus par les artistes pour donner à voir et ressentir leurs œuvres et impliquer le spectateur.
L'enseignement prend appui notamment sur les pratiques du XXème siècle, la « présentation » y occupant une place importante au point d'être parfois l'objet principal de certaines démarches de création.
En relation avec cette problématique, un programme limitatif de trois questions renouvelables porte sur la mise en relation de trois œuvres importantes, choisies de manière à favoriser une étude approfondie de différents dispositifs de « présentation » (techniques, plastiques, symboliques et poétiques). Les deux premières œuvres sont inscrites dans la production du XXème siècle, la troisième appartient obligatoirement à une période antérieure.
 

 La problématique de la présentation est à traiter en considérant à la fois les opérations techniques et intellectuelles d'élaboration des œuvres et les modalités de leur réalisation et de leur mise en situation ou de leur mise en scène. Elle permet d'ouvrir la réflexion et d'acquérir des connaissances sur :

- l'aspect matériel de la présentation : le support, la nature, les matériaux et le format des œuvres ;
- tradition, rupture et renouvellements de la présentation : la tradition du cadre et du socle, ses ruptures et renouvellements contemporains ;
- les espaces de présentation de l'œuvre : l'inscription des œuvres dans un espace architectural ou naturel (privé ou public, institutionnel ou non ; pratiques de l'in situ) ;
- le statut de l'œuvre et présentation : le statut de la production ou de l'œuvre, sa reconnaissance artistique et ses éventuelles mises en question (« ready-made » ou création élaborée, caractère pérenne ou éphémère, unité ou éclatement des supports, etc.). 

 Les trois œuvres au programme du baccalauréat option facultative 2012-2013 :

 Le vitrail : « La parabole du bon Samaritain », vitrail du XIIIème siècle, cathédrale Saint-Étienne de Bourges.

 

Le vitrail a   connu un apogée en Occident, du Moyen Âge au début de la Renaissance (du   XIIIe au XVe siècle). Or la France a la chance de posséder dans ce domaine un   patrimoine inégalé : le vitrail du Bon Samaritain, chef-d’œuvre des premières   années du XIIIe siècle admirablement conservé, fournit, par son caractère   emblématique, l’opportunité d’analyser les aspects narratifs, techniques et   plastiques de l’art du vitrail. Après une longue période d’oubli, le vitrail   est réapparu en force au XXe siècle : du renouveau de l’art chrétien des   années 1920 aux grandes commandes des années 1980-2000, les vitraux du XXe   siècle apportent aux édifices, anciens ou contemporains, un supplément d’âme   comme en témoignent les chantiers présentés dans ce volume : des vitraux de   Manessier, en Franche-Comté, à ceux de Soulages à Conques, ou de Rabinowitch   à Digne.

 

 

                                                                        

 

Mise en espace et mise en scène :

 Joan Fontcuberta, série Fauna(Faune)

 Photographe contemporain catalan mais aussi diplômé en sciences de l'information, Joan Fontcuberta fait œuvre d'analyste exigeant de la transmission de l'information et questionne pour cela toutes les formes de prétendues vérités. Sa démarche est simulatrice et s'appuie sur les possibilités offertes par l'image photographique et ses capacités de manipulation. La série « Faune », créée entre 1985 et 1989, est un mélange de photographies, textes, cartographies, schémas, vitrines et vidéos dont l'installation simule avec force détails les découvertes faites par un soi-disant professeur Ameisenhaufen, zoologiste de son état. Par l'insolite et le vraisemblable, Joan Fontcuberta gagne la confiance du spectateur.

  

Oeuvre tridimensionnelle et espace public : Giuseppe Penone, L'arbre des voyelles, en collaboration avec Pascale Cribier, jardin des Tuileries, Paris, commande de l'État, DAP, ministère de la Culture, 2000.      

                                                                                             

Moulage d'un chêne de 30 mètres déraciné, cette œuvre de bronze dont le titre peut évoquer un poème de Rimbaud est emblématique de la démarche de Giuseppe Penone. Démarche qui met l'inerte en consonance avec le vivant et donne matière sculpturale au temps. Ici, les cinq branches de l'arbre couché témoignent d'un passé. De ce passé fixé par une empreinte renaissent cinq vivants arbustes, cinq « voyelles », A-E-I-O-U, qui sculptent lentement le présent au rythme des saisons.

 

 

Pour plus de détails, consulter le bulletin officiel spécial n°9 du 30 septembre 2010