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Lycéen

 
 
 

 

Changer

« Toutes ces sensations, il ne faut pas qu’elles s’effacent avec le temps. En devenant adultes, on doit garder cette sensibilité, parce qu’elle symbolise notre humanité. Â»

D’aussi loin que tu te souviennes, on t’a toujours dit que le lycée amenait la liberté, un renouveau intérieur. Au lycée, tu découvres l’amitié, l’amour, mais aussi le stress, la peur de l’avenir, d’être jugée. Tous les sentiments arrivent en se bousculant.

         Contrairement à ce que tu penses, tu n’es pas si différente. C’est là que tu réalises que non, tu n’es pas si seule, si bizarre. En rencontrant de nouvelles personnes, tu comprends que les gens sont variés, mais que partout, tu peux trouver des personnes qui te feront te sentir mieux, et vivante : à ta place.

         Tu es tombée amoureuse. C’est un grand mot, hein ? Ça fait peur. Tu as l’impression que personne autour de toi ne peut comprendre ce que tu éprouves. C’est terrifiant, parce que tu as la sensation de toujours tout ressentir dix fois plus fort, d’exagérer en continu tes émotions, parce que d’une simple sensation, tu crées tout un univers. Alors évidemment, en le rencontrant, c’est ta façon de voir les choses qui a changé.

         Tu as subi des rumeurs, aussi. Le mépris, la mauvaise réputation, jamais tu n’aurais imaginé en être la cible. Tu croyais que le lycée amenait la maturité. Ô combien tu as eu tort… Ici, tu ne peux t’accorder la moindre erreur, parce qu’elle ne restera pas secrète, au contraire. Si tu te trompes, ça tournera, ça sera déformé. Il suffit d’un acte stupide, non contrôlé, et dès le lendemain, tout le lycée sera au courant. Les gens se racontent tout, ta vie est présentée à tout le monde. Ils changent la vérité, mentent pour te blesser. Tu te retrouves avec une image collée au front, pas complètement fausse, mais douloureuse. Du jour au lendemain, tu passes de l’anonymat à la fille qui a brisé le cÅ“ur de sa meilleure amie, celle qui ne pense qu’à elle et couches avec le premier venu. Pourtant tu n’as rien fait… On parle de toi comme d’une « pute Â». Le mot est cru, mais faible comparé à tous les commentaires des autres. Des gens viennent te voir pour te dire qu’ils savent ce que tu as fait. Mais qu’as tu réellement fait ? Peu leur en importe. Tu sens au quotidien les regards sur toi, tu entends des insultes qui suivent ton passage… Et puis, tout doucement, tu deviens paranoïaque. Quand tu rentres chez toi le soir, tu pleures en marchant dans ta solitude, parce que tu dis que personne ne compatit, que t’as « merdé Â» sur toute la ligne. Les gens que tu croises n’ont pas un sourire pour toi, pas un regard chaleureux. Au contraire, la froideur inexpressive de leurs visages te brise. A la maison, tes parents sentent bien que quelque chose ne va pas, seulement tu ne peux pas leur expliquer ce que tu as fait, ce que tu vis ; et tu t’éloignes d’eux. Comme ils ne comprennent pas, ils t’engueulent pour ne pas voir ton mal-être.

         C’est là que tu as été sauvée. On en rajoute des couches quand on est adolescent… Mais sans tes amies, sans lui, tu te serais complètement refermée sur toi-même, convaincue que ceux qui te haïssaient avaient raison. C’est facile de se sentir minable, ça l’est moins de remonter la pente de l’estime quand tu l’as descendue à toute vitesse. On t’a aidée, et tu as compris que l’amour qu’éprouvent les jeunes ne doit pas être perdu. Toutes ces sensations, il ne faut pas qu’elles s’effacent avec le temps. En devenant adultes, on doit garder cette sensibilité, parce qu’elle symbolise notre humanité.

         Et puis, à côté de cela, il y a tellement d’autres événements qui viennent te bousculer…

         Tu toujours été sûre de vouloir devenir architecte, c’était devenu ton rêve, mais aussi celui de tes parents. Là est l’erreur… Ce n’est plus le tien. Tu as mis du temps à t’en rendre compte.

Les cours, ça ne suivait plus vraiment. Tu ne travaillais plus, incapable de te concentrer. Tu as toujours eu peur de l’avenir, tu n’arrives pas à te projeter, à faire un choix unique et t’y tenir. Au lycée, tu as l’impression que tu dois accélérer, sans quoi tu vas être dépassée. Dans ces moments-là, tu aurais aimé te sentir soutenue par tes parents, sauf que ça a été le contraire. Ils t’ont effrayée encore plus. Un soir, vous commencez à crier. Tu es en larmes, tu n’en peux plus de toute cette pression, de cette atmosphère qui t’étouffe. Tu tentes de leur faire comprendre que tout va mal pour toi, mais ils sont sourds, aveugles. Ils te reprochent tout. Tes notes, ton comportement, ta dernière soirée qui a mal tourné selon eux, tout y passe. Et toi… Toi tu exploses. Tu veux partir, t’enfermer dans ta chambre, mais ils ne te lâchent pas.

Au fond, tu crois qu’à leur façon, ils cherchaient juste à t’aider, à te motiver. Seulement, ils ne voient pas les choses de la même façon que toi. Tu t’étais toujours sentie proche d’eux, mais tout cela vous a éloigné brutalement. Parce qu’au delà des notes, tu penses que le problème, c’est qu’ils ne veulent pas te voir grandir différemment de leurs espérances, comme beaucoup de parents au fond. Tu ne veux pas les décevoir, pourtant c’est la sensation qu’ils te donnent parfois, sans tomber dans le cliché de l’adolescent incompris de ses parents, en rébellion contre eux… Tu aimes tes parents, jamais tu ne pourrais avoir l’envie de leur déplaire, de ne plus leur parler, sauf qu’au quotidien, ils se comportent comme si c’était ce que tu désirais.

         Alors oui, tu as changé. Ca fait peur parfois, de sentir que tu n’es plus la même. Tu espères être devenue mature. Tu as des envies d’indépendances et d’évasion. Tu voudrais faire taire tous ces sentiments qui se bousculent dans ta tête, mais ils font que tu es toi-même aujourd’hui.
         Ces neuf mois ont été les plus riches en émotions que tu as pu vivre. Au fond, l’adolescence que tu vis là est pleine de petits événements qui te changent profondément. C’est peut être ça que l’on appelle grandir… Et si, parfois, tu te sens perdue, tu sais maintenant qu’il y aura toujours une solution, des gens à qui s’accrocher. Parce qui que tu sois, il faut savoir que tu n’es jamais complètement seul.

Mai 2014


 

Des années compliquées

« Je ne m’intéressais plus vraiment aux matières principales, j’étais moins attentif pendant les cours. Â»

         Ma scolarité commença très bien. L’école primaire était pour moi un parcours plutôt simple Du CP au CM2, j’avais les félicitations des professeurs et je faisais partie des meilleurs élèves de la classe. Mes parents étaient très fiers de moi. L’entrée au collège était un grand changement : nouvelles méthodes de travail, nouveaux professeurs. Mon niveau scolaire est resté stable durant les deux premières années au collège. Les professeurs me faisaient les compliments. Ma sÅ“ur était en échec scolaire depuis le début et a arrêté sa scolarité très tôt donc mes parents voulaient que je réussisse mon parcours scolaire.

         La 4ème et la 3ème ont été des années compliquées. Je ne m’intéressais plus vraiment aux matières principales, j’étais moins attentif pendant les cours et il m’arrivait de ne pas faire mes devoirs. J’ai eu mon brevet avec la mention assez bien et je n’avais aucune idée d’orientation pour ma scolarité. J’ai donc continué en seconde générale. Durant les premiers mois je me suis rendu compte que les cours ne m’intéressaient plus, j’ai donc perdu ma motivation et la confiance en moi. J’ai décidé de me renseigner sur une nouvelle orientation qui pourrait me convenir. J’ai donc choisi de m’orienter vers une voie professionnelle.

         Aujourd’hui je suis confiant pour mon avenir.


 

Libération d’une passion enfouie

« Elle a recommencé à voir sa vie sous un meilleur jour grâce à son meilleur ami et à deux de ses professeurs de sciences qui ne se sont probablement pas rendus compte du service qu’ils lui ont rendu ; pourtant, aujourd’hui, elle leur est très reconnaissante… Â»

Sa dernière année de collège a été à la fois la pire et la meilleure, comme dans la plupart des cas, les deux sont liés. Elle était dans la classe qui avait les meilleurs résultats scolaires. Pour ses camarades, elle faisait partie des personnes intelligentes sauf qu’elle ne se considérait pas comme telle. Pour elle, l’intelligence est une chose qu’il nous faut sans cesse améliorer et préserver. L’intelligence à l’état pur n’existe pas comme le déclaraient ceux de sa classe. En troisième, ses notes n’étaient pas aussi élevées qu’avant et elle voyait les autres avoir de meilleures résultats. Au fur et à mesure, un malaise s’est installé en elle et elle a commencé à se dévaloriser alors elle a redoublé son travail scolaire pourtant rien n’y changeait. Au fil de l’année, sa confiance en elle s’est transformée en un véritable doute et en un stress omniprésent.

         Elle a recommencé à voir sa vie sous un meilleur jour grâce à son meilleur ami et à deux de ses professeurs de sciences qui ne se sont probablement pas rendus compte du service qu’ils lui ont rendu ; pourtant, aujourd’hui, elle leur est très reconnaissante. Ils lui ont ouvert les yeux en enseignant leur matière. Elle s’est aperçue qu’on pouvait vivre de sa passion. Pour eux, c’était réellement le cas et elle la ressentait dans leurs cours : cela l’a beaucoup changée. Pourquoi cela ? Elle possédait également une passion pour la science mais elle la cachait car elle avait peur du regard familial. Auparavant, elle avait fait part de sa passion pour la physique à ses proches mais les réponses qu’elle reçut furent décevantes. Sa grand-mère avait traité sa passion de quelque chose « pour les fous Â», elle s’était sentie alors humiliée d’autant plus que ses parents avaient acquiescé. Ils trouvaient tous sa passion bizarre parce qu’aucun membre de famille proche n’était dans le domaine scientifique et possédaient un emploi éloigné de la science.

         Grâce à ses deux professeurs, elle a décidé de se consacrer à sa passion qui est la physique et le domaine plus précisément de l’astronomie : l’astrophysique. Avec cette décision, elle espérait retrouver un meilleur état psychologique pendant le reste de l’année scolaire et voir ses notes redevenir ce qu’elles étaient auparavant. D’une part, cela l’a aidé puisque ses notes ont commencé à augmenter et elle a ressenti un vrai soulagement, sauf que cela n’a pas duré. Elle arrivait toujours en premier en cours de physique et elle n’hésitait pas à demander des précisions à son professeur sur telle ou telle chose concernant l’astronomie. Sa passion pour la physique a donc été remarquée au sein de la classe et là aussi on a trouvé anormal d’aimer une matière sans importance à leurs yeux. Mais le véritable souci qui a causé un nouveau mal-être est sa relation quasiment amicale avec son professeur. Pour les autres, il était impossible d’avoir un contact proche avec un adulte qui plus est un de leurs professeurs. Elle a alors reçu des commentaires très désagréables car personne ne la comprenait même l’amie qu’elle appréciait le plus dans la classe en faisait partie. Pourtant la chose était simple à comprendre, elle avait rencontré une personne qui avait les mêmes convictions et la même passion pour l’astrophysique pour la première fois de sa vie et qui acceptait de répondre à ses questions.

         Pendant cette période, elle a été victime du regard des gens qui ne croient pas en la science ou qui s’en fichent complètement. Or, elle considère cela comme un espoir pour la société. Elle aime la physique pour tout ce qu’elle représente : les mystères de notre monde qui nous entoure, le but de notre existence, de quoi sommes-nous constitué : autant d’énigmes qui restent à être résolues et qui méritent de s’y consacrer afin de faire avancer nos connaissances sur nous-même.

         Aujourd’hui, elle a fini par accepter le regard des autres, ou à l’ignorer ; son année actuelle se déroule bien même si elle est dans une classe de matheux et qu’elle n’a toujours pas rencontré de personne de son âge possédant le même goût pour la physique et l’astrophysique. Sa passion a doublé et elle a bien envie de démontrer qu’elle possède un réel intérêt : elle est complètement investie et elle serait prête à donner sa vie pour elle, même si cela crée un stress qu’elle a du mal à contrôler lors des évaluations des matières scientifiques car elle veut montrer le meilleur d’elle-même.

         Aujourd’hui elle se dit qu’il ne faut jamais se laisser influencer par l’opinion des autres, qu’il faut toujours croire à ce qu’on aime le plus en se battant pour cela, et qu’il ne faut pas blesser ceux qui ont une passion différente de la nôtre.

Le 15 avril 2014


 

La cour des grands

« La fin du brevet arriva, ce qui voulait dire : vacances d’été ! L’espoir d’une nouvelle vie se développa en moi. Â»

« Personne ne t’aime. Â» - Message reçu à 16h02

Voici le genre de message que je recevais environ une fois par mois en classe de troisième. En effet, au collège, j’étais… moyennement appréciée par les gens de ma classe mais également par ceux de tout mon collège. Les gens disaient tout le temps que j’étais parano, qu’on ne parlait pas dans mon dos… Et pourtant, c’était le cas : quand je passais au tableau, on rigolait, quand je prenais la parole, on rigolait. Chacune de mes actions étaient un prétexte pour critiquer ou se moquer. Mes derniers cours d’arts plastiques se résumaient pour mes voisins à me transformer en cible pour stylos ou boulettes de papier. Je n’avais qu’une hâte : passer enfin au lycée. Un ami m’avait dit qu’en passant en seconde, une grande partie de mes problèmes devrait enfin disparaitre. Les jours continuèrent de défiler, le dernier jour de cours se rapprochait de plus en plus.

La fin du brevet arriva, ce qui voulait dire : vacances d’été ! Et l’espoir d’une nouvelle vie…

         3 septembre, rentrée des classes. Je savais déjà qu’il n’y avait que deux personnes de mon ancien collège dans ma classe et ce n’était pas les pires, alléluia ! La question désormais était : « Ã  quoi ressemble cette fameuse nouvelle classe ? Â». Tous les élèves entrèrent dans la salle de cours ; avec la seule fille que je connaissais, on décida de s’asseoir au premier rang.

Petit regard sur l’ensemble de la classe pendant l’appel : classe apparemment sérieuse, gens plutôt sympathiques, garçons plutôt mignons, une super classe quoi ! Notre professeure principale nous expliqua les règles du lycée et autres choses importantes à savoir pour notre première année. Je la trouvais plutôt sympa pour une prof’ d’histoire-géo, matière qui est loin d’être ma préférée.

Rentrée finie, résultat de cette journée : la classe me semblait vraiment mieux que celles que j’avais eu pendant mes quatre années de collège. Il ne restait plus qu’à savoir si mes impressions étaient vraies.

Au bout d’une journée de cours, j’avais déjà sympathisé avec une fille de ma classe qui avait les mêmes goûts que moi en tout, que demander de plus ? Les autres filles de la classe étaient aussi super sympas, en même pas une semaine on s’était déjà toutes échangé nos numéros et on rigolait ensemble, je me sentais vraiment à l’aise. Puis, quelque mois plus tard, je suis devenue amie avec un garçon de la classe avec qui j’ai commencé à discuter à cause d’un simple jeu vidéo (qui a dit que les jeux-vidéo rendaient asocial ?), et c’est maintenant devenu mon meilleur ami, je le considère comme mon grand-frère (bon, il est plus jeune que moi mais ça, c’est un détail). Grâce à lui, j’ai beaucoup plus confiance en moi et il m’a vraiment aidée à aller mieux après mes problèmes des années passées. Il est peut-être idiot de temps en temps mais il est toujours là quand j’ai besoin de lui, je suis vraiment heureuse de l’avoir rencontré cette année.

Aujourd’hui j’arrive à la fin de mon année de seconde et je la retiendrai sûrement comme l’une de mes meilleures années scolaires car cette année fut vraiment pleine de surprises très positives et j’espère que le reste du lycée sera aussi bien que cette première année.

                                                                                              Avril 2014

 
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Vivre en société

 
 
  Caméléon
 
 
 
 
 

 

« Certains disent qu’il faut être soit même et ignorer les avis des autres. Cependant quand on est jeune, on se sent obligé de prendre exemple sur une personne proche qui nous impressionne. Â»

J’aimerais, par ce récit, faire comprendre aux gens qu’il est difficile de s’imposer dans la vie, de se trouver une personnalité ou encore un but à atteindre. Certains disent qu’il faut être soi-même et ignorer les avis des autres. Cependant quand on est jeune, on se sent obligé de prendre exemple sur une personne proche qui nous impressionne. Dans mon cas, il s’agit de mon grand frère.

Mon frère est un étudiant, de sept ans mon ainé et m’a toujours inspiré. Quand j’étais plus jeune, il avait plein d’amis qu’il me présentait et allait à des fêtes où parfois il m’emmenait. Mon frère jouait au basket-ball depuis plusieurs années, il remporta même un tournoi régional. Je venais d’entrer au collège où je ne connaissais encore personne. J’appréhendais cette rentrée, et de peur que les autres rejettent ma personnalité, j’ai imité celle de mon frère.

Ainsi, afin de suivre la lignée de mon frère et d’être « populaire Â» dès mon arrivée, je me suis mis à pratiquer le même sport que lui. Je le voyais comme un modèle, un exemple à suivre et ainsi je m’habillais et me comportais comme lui. Au-delà du fait d’être apprécié, je voulais aussi être aimé par des filles comme je l’étais en primaire. Cette expérience me fit tomber dans un engrenage car je ne pouvais plus y échapper. Je ne me sentais pas à mon aise avec ces nouvelles connaissances. En réalité, nous ne partagions aucun point commun : parfois je ne comprenais même pas les discussions. Je me sentais comme un caméléon qui changeait de comportement en fonction des proies auxquels il souhaitait plaire. Ainsi, les jours passèrent et je me sentais de plus en plus accepté par ces personnes que je connaissais à peine et pourtant, je donnais tant d’importance à leur jugement.

C’est sûrement grâce à l’âge et à la maturité qui va avec que j’ai pu comprendre qu’il est préférable de plaire à peu de personnes mais qui nous sont proches qu’à beaucoup de gens que l’on ne connaît à peine et qui ne seront sûrement pas présents quand on aura un problème. Cette histoire m’a finalement permis, en voulant faire comme mon frère de m’impliquer dans ma scolarité et de découvrir un sport qui est devenu une de mes passions. Encore aujourd’hui, ironiquement, je suis encore inconsciemment le parcours de mon frère qui était dans ce même établissement et qui faisait lui aussi partie de l’équipe de basket-ball. Aujourd’hui, avec les années qui passent, je ne suis malheureusement plus aussi proche de mon frère que je ne le fus et j’espère que lorsque je lui ferai lire ceci, nous rirons ensemble comme avant.

 


 

Les enfants

‘‘ Que les enfants sont méchants ! ’’

Avril 2007 - Cour de récréation.

J'ai du temps à perdre. C'est l'heure de la récréation, et je me retrouve tout seul. Alors je me mets à rêver : des chevaliers, des grandes aventures, des combats ! Mais après plusieurs semaines à essayer de passer le temps ainsi à chaque recréation, l'inspiration manque, c'est pire que les programmes culturels sur France 4.

Alors je trouve un autre sujet de réflexion. Je me dis "Que les enfants sont méchants !" et je suis heureux de ne pas faire partie de leur groupe minable et intolérant. Qu'ils doivent me détester pour m'exclure ainsi ! Que je suis heureux, alors, de ma hauteur, et de mon dédain !

Dommage que personne ne me haïsse vraiment. Je ne peux pas me mettre en colère, je ne peux m'attaquer à personne. J'aimerais pourtant. Il y a bien ces deux petits qui sont amusés à me bousculer deux ou trois fois, mais depuis que j'ai écrasé le goûter de l'un d'eux, ils ne viennent plus m'embêter. Dommage.

Mais je ne me sens pas seul, je n'ai besoin de personne ! Ils ne font pas attention à moi, eh bien, voilà encore une preuve de leur méchanceté, n'est-ce pas ? Moi aussi pourtant, je les méprise, je les regarde de haut, pourquoi ne s’intéressent-ils donc pas à moi ?

22 /05/2014


 

A contre temps

« Ma mère eut une idée assez folle Â»

A la sortie de l’école, mon père venait me chercher comme tous les jours. Ce jour-là j’étais assez excité et mes parents au contraire étaient fatigués de leur journée de travail. En me regardant dans le salon, ma mère eut une idée assez folle, celle de m’inscrire à un cours de danse. Il faut savoir qu’à 7 ans, je faisais déjà du judo et de la batterie. Je ne sais pas comment cela a pu arriver mais c’est arrivé. J’étais dans un cours de danse au milieu d’une dizaine de filles. Mon père comme à son habitude rigolait en assistant au cours. J’étais en jogging. Moi, naïf je pensais retrouver des copains mais la seule personne que j’ai retrouvé par hasard était ma meilleure amie, Johanna. Celle-ci comme toutes les autres avait l’habitude d’exercices de souplesses alors que pour moi c’était une première. Je me rappelle un en particulier, c’était celui de mettre la jambe sur la barre. Comme le disait ma famille, je suis une planche de bois et je n’ai pas réussi à lever la jambe suffisamment haut. Durant le cours Johanna s’est fait un plaisir de se moquer de moi. Une fois rentré à la maison j’ai dit à mes parents que je ne voulais plus y aller. Ma demande ne les a pas étonnés et mon père dans une ultime moquerie m’a dit « Ah bon, je pensais que tu avais aimé ! Â». Depuis ce jour, je n’y suis plus jamais allé.

Maintenant, je n’ai plus 7 ans mais cette histoire s’est forcément ébruitée auprès de mes amis, qui s’amusent à me rappeler ce cours de danse que Johanna s’était fait un plaisir à raconter. Cela ne me dérange pas au contraire j’en rigole encore avec eux, mais par contre Johanna est persuadée que j’étais en « collant Â» et ça, je ne l’accepte pas puisque c’est faux.


 

Statue figée dans le temps

« On dit que les jeunes de 12 à 17 ans, les « adolescents Â» sont souvent déstabilisés et ont besoin d’un soutien moral tel que la famille ou l’école. Â»

C’est quoi l’adolescence ? C’est avoir des amis et passer du bon temps avec eux ? Ou ne dépendre et vivre que pour ses parents ? Je me suis toujours posée un tas de questions qui ont uniquement des réponses déjà fixées. L’adolescence : C’est la tranche d’âge entre 12 et 17 ans. Â». Je l’ai trop souvent entendue, cette phrase. Je vais raconter ce que je vis, et vous verrez, « adolescence Â» est un mot qui n’est pas dans mon lexique.

Depuis toujours, j’ai vécu à Maisons-Alfort en France. Mes parents sont tous les deux immigrés et ont très bien réussi dans ce pays. Du coup depuis toute petite, ils ont porté beaucoup d’espoir sur ma sœur aînée et moi. Comme la plupart des enfants, je suis allée à l’école cinq jours sur sept et j’ai été obligée de me séparer de mes parents pour côtoyer d’autres enfants de mon âge.

Tout cela paraît « normal Â» puisque des millions d’enfants ont suivi cette route, mais si je rajoute certains détails, tout le récit deviendra différent. En grande section de maternelle, ma mère m’apprend à lire, à écrire et à compter en me disant que cela faciliterait mes prochaines années pour que je ne « patauge Â» pas comme ma sÅ“ur. Elle me mit ensuite en tête, les années qui suivirent, qu’il fallait que j’obtienne mon Brevet avec la mention Très Bien, que j’aille en Première Scientifique, puis que je prenne la spécialité Mathématiques –ma mère a toujours rêvé d’être professeur de mathématiques, elle pouvait mais ne l’a pas fait- et pour mettre la cerise sur le gâteau, mes deux parents (oui, les deux pour une fois) rêvent que je devienne médecin ou que j’intègre une grande école (le rêve de tous les parents en gros). Ils m’ont donc fait étudier durant de longues heures chaque jour et m’ont poussée à atteindre la perfection. Les enseignants m’adoraient, mes parents, eux par contre ne m’ont jamais félicitée à chaque fois que je ramenais un A, un soleil ou un 10. Je n’ai presque jamais connu de câlin lorsque je ratais un devoir, ni même le goût du bonbon lorsque je réussissais quelque chose de difficile. Comme si je ne méritais rien.

En parallèle, plus les années passaient, moins mes amis, mes camarades de classe étaient agréables à mon égard. Le mot « intello Â» me tombait dessus, les soupirs d’exaspération soufflaient dans mon dos à chaque fois que je trouvais la bonne réponse ou que j’avais la meilleure note. Tout a réellement commencé en CM1. J’avais neuf ans et bientôt dix, au moment où la belle saison était déjà présente. J’avais encore les meilleures notes à chaque devoir, quelle que soit la matière (le sport est une exception). Alors que j’avais l’habitude de fréquenter quelqu’un, Félix (appelons- le ainsi), Bobby, la fille la plus influente de la classe, avec qui je m’entendais bien m’a empêché d’aller le voir. D’autres enfants l’avaient rejoint et un écho de « Ouais dégage ! Â» gronda à mes oreilles. Voir tout le monde se retourner contre moi m’a fait un choc. J’ai connu l’isolement, la sensation de n’avoir pas le droit de jouer à la balle américaine voire simplement d’observer un match. Mes parents ne savaient pas qu’on m’écartait à cause de ce qu’ils m’inculquaient ou même du sang qu’ils m’avaient transmis.

Une fois entrée au collège, je pensais que tout le monde avait mûri… Mais c’est faux. Tous les gens de mon entourage étaient comme les adolescents moqueurs et méprisants des films américains. Je n’arrivais pas à me faire de nouveaux amis pour remplacer tous ceux qui m’avaient déçue. J’étais « trop intello Â» pour eux et je ne connaissais rien sur les goûts actuels, comme en musique. J’ai vécu dans cette prison en n’ayant écouté que de la musique classique, à cause de mes parents. Quasiment tous les jeunes de mon âge écoutent de la musique américaine et en vantent les mérites. « De la vraie musique Â», disent-ils ! Par agacement de tout ce que j’entends, j’ai choisi de me rabattre sur la culture rivale, la culture nippone. Après, je me suis encore plus retrouvée dans la solitude. J’étais allée jusqu’à acheter des amis pour ne pas paraître trop seule : j’achetais à manger pour ces personnes, je portais leur sacs, je payais tout leur loisirs en croyant qu’ils étaient vraiment « pauvres Â»â€¦ Tout avec mes économies depuis la primaire… 180€ au total… Le prix à payer pour avoir des amis superficiels pour deux mois. Mes parents voulaient que je sois comme tout le monde, mais ce « tout le monde Â», il est beaucoup trop terrifiant.

A vrai dire, j’ai voulu essayer d’être comme les autres jeunes de mon âge, de profiter de la vie. J’ai donné alors comme argument à mes parents : « Je suis ado. Â». J’avais onze ans. Ils éclatèrent de rire et me dirent que j’étais trop jeune. A douze ans, ce fut le même cirque, tout comme à treize, puis quatorze ans. Comme objection, ils me dirent : « Arrête de penser ainsi ! Le collège est décisif pour ton orientation, tu n’as plus le temps de t’amuser ! Il fallait le faire en primaire ! Â». Justement, en primaire, j’ai passé ma vie à étudier contre mon gré. Alors… Quand m’amuser ? A chaque fois qu’un ami voulait m’inviter quelque part, même si j’avais fini tout mon travail, ma mère trouvait une excuse bidon pour m’en empêcher. J’essayais de dire que c’est faux, mais à chaque fois on me réduisait au silence par la violence comme depuis toujours. J’aurais très bien pu demander de l’aide ou m’enfuir, mais je risquais pire. A chaque fois, on m’amadouait pour que je reste docile en m’offrant quelques cadeaux. Tous mes mérites tels que tous les concours de violon que j’ai remporté haut la main, tous les concours de dessins auxquels on m’avait défendue de participer mais que j’ai gagnés, tous les prix d’études que j’ai reçu tels que l’AMOPA ou en me classant 2nde de tout le collège au Big Challenge en étudiant seule, on ne m’a jamais félicitée ou récompensée. Tout ce que j’ai fait pour entendre un simple « Oh bah de toute façon, c’est grâce à moi. Â» de ma mère et l’entendre vanter mes mérites auprès des autres mères, c’est comme être une bête de foire maltraitée, durement entraînée pour être présentée au grand public, et dont on félicite le maître. A chaque fois que je ratais quelque chose, on me punissait et on me traitait d’imbécile parce que selon mes parents, c’est seulement grâce à eux si je ne suis pas stupide par rapport aux autres.

      Comme je suis toujours sous l’emprise de mes parents, les autres élèves me voient comme une « fille à maman Â». J’ai souvent été victime de ces discriminations en plus de celles dues à mes origines. Dans de nombreux livres, on dit que les jeunes de 12 à 17 ans, les « adolescents Â» sont souvent déstabilisés et ont besoin d’un soutien moral tel que la famille ou l’école. Je n’ai ni l’un ni l’autre. Tout ta comme ma grande sÅ“ur, je vais devoir serre les dents pour pouvoir passer cette tranche d’âge. Elle a déjà essayé de se rebeller, mais elle a été privée de liberté d’expression et de vie privée par nos parents, tout comme moi d’ailleurs, qui ne peut plus rien cacher aux parents puisqu’ils fouillent tout le temps mes affaires et m’obligent à tout raconter (ils vont jusqu’à lire dans mon journal intime et fouiller ma table de chevet!). Je suis d’ailleurs privée de presque tout. Le lycée, souvent considéré comme les meilleures années, ne seront rien pour moi puisque « je devais m’amuser au collège Â». N’avoir rien pu choisir dès mon plus jeune âge me jouera sûrement des tours plus tard, pour ne pas avoir vécu dans le même temps que les autres jeunes de ma génération, ainsi que de n’être qu’une statue figée dans le temps.

Le 17 avril 2014


 

Joindre l’inutile à l’agréable

« Ecrire un témoignage ? On ne sait jamais qui va lire nos témoignages, je n’aime pas déballer ce que je pense comme ça par écrit, c’est comme faire la conversation à un mur, non, moi je préfère parler face à face à quelqu’un. Â»

Il faut dire qu’il savait apprécier la vie, il aimait ses surprises, ses bonheurs malheureux et ses malheurs heureux. Bien sûr, il me disait qu’il avait des choses dont il pourrait se passer, comme mentir tout en écoutant les mensonges des autres ou bien écouter des gens déblatérer leurs paroles volatiles. Il répétait souvent que s’il le pouvait, il éviterait de perdre son temps à écrire pareilles bêtises, le pire qu’il disait, c’était de savoir que d’autres les liront. « Ecrire un témoignage ? On ne sait jamais qui va lire nos témoignages, je n’aime pas déballer ce que je pense comme ça par écrit, c’est comme faire la conversation à un mur, non, moi je préfère parler face à face à quelqu’un. Â»

Mais il déclarait à maintes reprises que tout cela n’était que poussière par rapport à la joie que lui procure chaque jour. Il aimait s’amuser, manger, rire, il disait que tous ceux qui n’aimaient pas rire méritaient de se taire. Il s’amusait à imaginer un monde meilleur que celui-ci. Il aimait le travail, seulement lorsqu’il était utile. Â« J’aime les vies bien faites, mélange de découvertes, de curiosités, d’amitié, le plus important étant de leur donner un sens Â» Il aimait la vie, il aimait sa vie, parfois celle des autres, avec ses avantages et ses inconvénients. « Si on nous a offert une vie, c’est bien pour la vivre, tu continues la route jusqu’à tomber sur un mur, mais là, il n’y a pas moyen de revenir sur tes pas, si t’es pas capable de grimper le mur, alors tu restes en bas… Â»

Mai 2014

 
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Passions

 
 
 

 

(Ir)réels

"Les personnages de fiction ne sont pas réels."

         Les personnages de fiction ne sont pas réels. Ils n’existent pas, ne sont que le fruit de l’imagination d’auteurs plus ou moins fous. Par conséquent, jamais ils ne devraient représenter une part importante de la vie de quelqu’un. Ils ne sont qu’illusion et, pourtant, des milliers de gens s’y sont attachés. Ils relisent un livre, revoient un film une, deux, trois fois. Bien sûr, l’histoire leur plaît, mais c’est avant tout les personnages, ce qu’ils représentent et les idées qu’ils véhiculent qui priment.

         Les séries en sont le meilleur exemple. Elles s’étendent sur des années, des dizaines d’heures qui permettent au public de s’échapper et aux personnages de se développer. On apprend à les aimer, parfois à les détester. On en est fier, ils nous font rire et on ne les comprend pas toujours. Chacun est unique, avec ses expressions et ses manies, ses qualités et ses défauts, et chacun nous apprend à être meilleurs. Car c’est pour cela qu’ils ont été créés, afin de toucher un public et de transmettre un message. Simon Bellamy m’a appris qu’être bizarre n’est pas une fatalité, Freddie Lyon à me battre pour ce en quoi je crois et Sherlock Holmes à observer. Ils nous forgent. Gregory House m’a appris le sarcasme, Sansa Stark le calme et Mickey Milkovich le courage.

         Ils ne sont peut-être pas réels, ne partagent peut-être pas notre quotidien, mais n’en sont pas moins des professeurs et des modèles, et l’on souhaite qu’ils soient heureux.


 

A bout de souffle

« Voilà tu l’as fait, tu as tenu jusqu’au bout, tu lui as montré que tu en étais capable Â»

Tout débute en juin à la fin de l’année scolaire, après ma dernière heure de tennis. Le mercredi à 18h, ma mère avait décidé que je devais quitter ce club car cela faisait 11 ans que j’y étais. De plus, mes compétences n’évoluaient pas. Cette décision a suscité de nombreuses controverses étant donné que tous mes amis étaient dans ce club et que j’entretenais de bonne relation avec mon coach. Ma mère m’a ensuite fait comprendre que cela ne servait à rien de payer des cours si c’était seulement pour m’amuser avec mes amis et non pour m’améliorer. Suite à cela je me suis inscrit dans un club dont la réputation me semblait plus intéressante, avec l’accord de ma mère. J’avais reçu de nombreux avis positif sur celui-ci. Puis, les vacances d’été passèrent et le moment de commencer à jouer dans ce nouveau club était venu. En effet, j’étais un peu stressé à l’idée d’y aller car je ne connaissais personne et je savais que le groupe dans lequel ils m’avaient placé était bien au-dessus de mon niveau. Après ma première heure de tennis, je me suis rendu compte que mon niveau de jeu était trop faible par rapport aux autres. J’ai donc décidé d’aller discuter avec mon coach pour avoir son point de vue et par conséquent, lui expliquer pourquoi mon niveau était faible. Après un échange assez honnête sur ma façon de jouer, il me conseilla de m’entraîner et mon niveau devrait être meilleur au bout de quelques mois. J’ai bien sûr suivi ses conseils, qui m’ont été plus que bénéfiques pour la suite des évènements. Je progressais. Mon coach, voyant cela, décida de m’inscrire au tournoi interne. N’ayant jamais participé à une compétition, ma seule peur était de me faire sortir dès le premier tour. Le premier match était contre une personne non classée, qui venait tout juste de commencer les tournois. Son niveau de jeu était plutôt correct, mais pas assez pour me battre. Mon deuxième match se déroula contre une personne d’un niveau plus élevé. Mais mon envie de gagner était plus aguerrie et je réussis à gagner. Le troisième match a été plus facile contrairement aux premiers. Le quatrième à l’inverse, m’a vraiment été pénible à gagner. Mon adversaire était un adulte, avec une expérience de jeu et une puissance bien supérieure à la mienne. Toutefois je souhaitais prouver à tout le monde que je pouvais y arrivé. Et pour finir le cinquième et dernier match, celui qui m’a stoppé dans mon élan de victoire. Mon rival étant le directeur du club, je n’ai pas résisté très longtemps. Au début du match, la confiance en moi était à son maximum, je venais de gagner successivement tous mes matchs et je pensais que celui-ci serait comme tous les autres sans réelle difficulté, mise à part la fatigue. Cependant je me suis rendu compte au fil de l’échauffement avec mon adversaire, que ce match n’allait pas être si facile. Sa technique était bien meilleure que la mienne, il plaçait les balles où bon lui semblait, sa confiance en lui était supérieure. Dès le début du match, je vis tout de suite que ma défaite était imminente. Le premier set se déroula approximativement en 5 min ce qui est rapide, son but était vraiment de me vaincre, il me fit courir de chaque côté du terrain. De plus, lors des pauses entre chaque set, il fit exprès de me parler pour faire en sorte que je ne puisse pas me reposer et reprendre mon souffle. Pendant le match, je sentis mon corps me lâcher au fur et à mesure, je ne tenais plus sur mes jambes, je tremblais, mes bras ne réagissaient plus, je n’arrivais plus à relancer les balles qu’il m’envoyait à une vitesse impensable. Pendant que je luttais à essayer de faire durer les points pour ne pas perdre la face, je savais que c’était la fin, à mon corps me faisait comprendre que je devais d’abandonner, je n’arrêtais pas de me dire que j’avais bien joué et que je ne pouvais rien faire d’autre, mais ce que je voulais le plus, c’était de pouvoir me dire : « voilà tu l’as fait, tu as tenu jusqu’au bout, tu lui as montré que tu en étais capable ». Et j’ai effectivement gardé le moral et tenu jusqu’à la fin du match, même si la défaite a été écrasante. Mais ces victoires dans ce tournoi ont été très importantes par la suite car cela m’a permis de me classer et de susciter la surprise de mon coach. Maintenant j’ai trouvé ma place dans ce club et mon niveau a beaucoup progressé.

 


 

Game over

« en hiver, il fait froid et s'il faut s'occuper, autant le faire au chaud Â»

         Les jeux-vidéo... Ces jeux posent de grands problèmes, pensent certains. Cependant, ce sont aussi des chefs d’œuvres... J'aime ces jeux, mais beaucoup de gens ne comprennent pas mon attirance pour cette occupation.

         Je me souviens que lors de la rentrée après les vacances de Noël, en 3ème, tous les amis étant rassemblés, chacun raconta ses vacances. Certains étaient allés au ski, d'autres à l'étranger et encore d'autres dans leur famille. Cependant, moi, j'étais resté chez moi. Et mise à part une sortie au cinéma avec des amis et mes devoirs à faire pour la rentrée, j'avais passé énormément de temps sur mon ordinateur. J'eus le droit à des remarques directes comme : « Pourquoi t'es pas sorti ? Â» ou encore « Pourquoi t'as pas fait des sorties en vélo ? Â». Toutes ces questions avaient une réponse simple : en hiver il fait froid et s'il faut s'occuper, autant le faire au chaud. C'est à ce moment que je remarquais quelque chose.

         Le terme « geek Â» qui au début désignait une personne passionnée est maintenant devenu pour beaucoup de gens un terme péjoratif. J’ai même l'impression que pour certains, ce terme est devenu une insulte. De plus, de plus en plus de personnes considèrent que les jeux-vidéo poussent leurs utilisateurs à la violence. Alors que pour moi, ces jeux sont comme un endroit où me réfugier. En effet, à la naissance de ma sÅ“ur, mes parents ne sont désintéressés de moi pour s'occuper de la nouvelle arrivante dans la maison. Alors mon frère et moi avons commencé à jouer à l'ordinateur mais au fil du temps, ma mère a commencé à s'occuper de mon frère (parce qu'il était le plus grand) et mon père était aux petits soins de ma sÅ“ur (qui était la plus petite). Alors peu j’ai compensé le manque avec les jeux-vidéos.

         J'y ai découvert un univers dans lequel on peut rencontrer des personnes super. En effet je jouais à un jeu en ligne pour m'amuser avec un ami et au bout d'un moment je rencontrais une personne. Même si au début nous nous sommes disputés pour une histoire bête, nous avons finis par bien rigolé et nous avons commencé à nous parler. Puis les conversations ont commencé à parler d'autre sujets que les jeux-vidéo et ça fait maintenant plus d'un an que malgré le fait qu'elle habite dans le sud, nous nous parlons tous les jours de tout et n'importe quoi. De plus dans cet univers, on ne nous juge pas sur le physique puisque l'on nous ne se voit pas alors que j'ai souvent reçu des remarques désobligeantes à ce sujet dans la vie de tous les jours. De plus on se sent utile lorsqu'on nous demande de l'aide pour faire un donjon alors que sinon personne ne nous demande jamais rien. Cependant, beaucoup de préjugés reviennent souvent dans ma vie alors que c'est grâce à un jeu que je me suis rapproché d'une fille que je considère comme ma meilleure amie maintenant. Même dans ma famille, mes parents ne comprennent pas mon attirance pour ces jeux et les commentaires de mon père à ce propos sont très (trop) fréquents et difficiles à supporter.

         Mais dans tous les cas, une chose est pour moi réelle et le sera toujours : mieux vaut rester chez soi sur l'ordinateur à s'amuser avec des amis proches plutôt que de sortir tout le temps en étant mal accompagné.

Mai 2014

 


 

La campagne dans tous ses états

« Je ne me suis jamais sentie « chez moi Â» en ville, d'abord parce que les immeubles et la pollution m'étouffent, et parce que j'ai le sentiment d'être incomprise par les urbains dans le grand intérêt que je porte pour les bêtes de somme. Â»

         Lorsque j'étais en quatrième, j'ai demandé à mes parents d'effectuer un stage dans une clinique vétérinaire en milieu rural. Depuis l'âge de cinq ans, je rêve de soigner les bovins et les ovins.

Je ne me suis jamais sentie « chez moi Â» en ville, d'abord parce que les immeubles et la pollution m'étouffent, et parce que j'ai le sentiment d'être incomprise par les urbains dans le grand intérêt que je porte aux bêtes de somme. C'est ainsi qu'au mois d'octobre, j'ai été accueillie dans une clinique vétérinaire en Périgord pour la durée d'une semaine.

         Au cours de cette semaine de stage, j'ai eu l'occasion d'assister pour la première fois à divers consultations : je me souviens qu'un matin, un chien est arrivé en urgence au bloc opératoire. L’œil droit exorbité, pendant sur sa joue, le chien avait déjà été anesthésié par le vétérinaire. Durant l’intervention, j'étais chargée de régler la quantité de gaz anesthésiant qui maintenait l'animal endormi, puis, faute d'assistante vétérinaire, j'ai dû prendre une pince, saisir l’œil mort et tirer dessus pendant que le chirurgien le découpait avec son bistouri électrique. Le chien s'était en fait blessé en se heurtant contre le coin d'une table alors qu'il se battait avec un rival. Pour rester dans l'idée de la violence entre les animaux, je me rappelle qu'un chat (lui aussi s'étant battu), avait une plaie sur le sommet du crâne. La blessure était si infectée que le pus avait rempli la tête du chat et lui faisait une tête aussi grosse qu'un gros caillou ! Le vétérinaire a percé l'abcès et a vidé la tête du blessé en appuyant dessus.

Une nouvelle chirurgie a notamment retenu mon attention : une jeune Border Colley avait été renversée par une voiture. Je n'avais encore jamais vu de telles blessures : les muscles d'une patte antérieure avaient été littéralement écorchés laissant saillir les tendons et les os, les babine et la langue de la chienne étaient parsemées de petites entailles.

Ces deux événements m'ont ouvert les yeux sur la violence entre les animaux errants, abandonnés, mais aussi sur les dangers du quotidien qui les menacent à chaque instant.

         A plusieurs reprises, le vétérinaire m'a emmenée en visite à la ferme. Nous avons retiré des dents à un taureau ayant reçu un coup de pied dans la mâchoire de la part d'une vache (en période de monte), j'ai gardé une canine de l'animal en souvenir. Je me rappelle qu'un âne s'était fait accidentellement coupé la chaire du pied par son propriétaire qui avait voulu lui parer lui-même les sabots. J'ai eu l'occasion de noter le numéro d'identification des vaches sur les flacons de prises de sang, j'ai aidé à capturer un veau et j'ai même vu un bélier dont une plaie profonde était infestée de vers ! Nous sommes allés voir une vache dont le veau était mort, coincé dans la vache. Une fois mort, les fermiers avaient pu le faire sortir car la mère s'était calmée. Cependant, le lendemain, la vache fut victime d'une distension des muscles des hanches suite à la mise bas. La bête faisait le grand-écart des postérieurs, ne mangeait plus, était agressive et ne parvenait plus à se relever. La sachant condamnée, le vétérinaire a préféré l’euthanasier afin d'abréger ses souffrances. Dans cette même visite, le vétérinaire a coupé un morceau de corne, trop long et qui commençait à s'enfoncer dans la ganache d'une vache. Il a pu retirer le bout de corne à l'aide d'un fil-scie qu'il frottait sur la corne. Ce soin m'a rappelé un reportage sur les vétérinaires ruraux : toujours avec ce même fil-scie, un praticien était parvenu à amputer une vache d'une phalange (qui correspondait au sabot entier). J'ai appris que les vaches blessée ressentent très peu la douleur, c'est pour cela nous pouvons pratiquer certains actes de chirurgie sans anesthésie.

         Durant ce stage, certaines consultations m'ont tout particulièrement attristée. J'ai dû maintenir des chiots de trois semaine pendant que la vétérinaire leur coupait la queue (sans anesthésie car ces animaux trop petits ne pourraient pas la supporter) pour une raison esthétique (cette pratique est désormais interdite en Alsace). J'ai notamment assisté à de nombreuses euthanasies de chiens et de chats, les propriétaires n'ayant pour la plupart pas les moyens nécessaires pour financer les soins médicaux de leur animal de compagnie.

         D'une manière générale, le nombre d'euthanasies à la campagne dépasse de loin celui du milieu urbain. Souvent, les paysans se rendent compte trop tard du mal qui touche leur bétail et pour une raison de rentabilité, ils ne peuvent se permettre de leur sauver la vie. J'ai remarqué que l'aspect financier joue un rôle majeur dans la santé animale : les ruraux ont souvent un salaire plus bas que les urbains et les techniques médicales vétérinaires ne sont pas suffisantes pour pouvoir guérir tous les animaux.

A la campagne, il n'est pas rare de rencontrer des animaux perdus (souvent à la période des amours) ou morts sur la route. Certaines personnes considèrent leur animal comme outil de travail (pour la chasse par exemple) ou même comme un poids embarrassant, les animaux ne reçoivent pas l'attention nécessaire et tombent malades ou se font blesser plus facilement qu'en ville. Heureusement que les événements que j'ai expliqué ne sont pas des cas auxquels nous nous trouvons confrontés tous les jours, mais ce stage m'a permis d'ouvrir les yeux sur la réalité du métier de vétérinaire rural et m'a confortée dans mes ambitions.


Dans ma bulle

« Il y a des moments où tout craque. (…) Et puis, elle se souvient. Elle se souvient qu’elle possède quelque chose qui lui fait tout oublier. Un objet magique, qui représente sa passion : la musique. Â»

L’adolescence vous connaissez ? Oui bien sûr, vous voyez des jeunes écouter de la musique à fond dans le métro, des lycéens perpétuellement penchés sur leurs portables, cigarette à la bouche. C’est sortir les samedis soirs voir ses amis, c’est avoir l’air rebelle, en donnant l’impression de défier la société. Mais l’adolescence, c’est aussi la peur, ne plus savoir où on en est, c’est les grosses disputes avec ses parents, la solitude, la perte de confiance en soi. Eh oui, et puis même si vous êtes passés par là également, vous ne vous en rendez pas forcément compte.

Exactement comme ses parents, qui ne comprennent pas qu’elle grandit, et qu’elle aussi elle a des problèmes, et pas moins important que les leurs. C’est ça le problème en fait. L’impression que les problèmes des jeunes ne valent pas ceux des adultes. Mais elle aimerait que ses parents comprennent que quand tant de choses horribles se déroulent en même temps, tout ne va pas bien. Tout va même très mal. Elle aimerait qu’ils remarquent qu’elle est au fond du gouffre, qu’elle ne sait plus où aller. Elle aimerait que quand ils la voient arriver en pleurant dans le salon, ils lui disent quelque chose. Rien qu’un petit mot, pour qu’elle reste accrochée au point d’ancrage familial. Mais non, ils la regardent, sourient avec un air triste, et ne sachant pas quoi dire, se taisent. Alors, elle se tourne vers ses amis. Des amis en or, ceux qui lui donnent envie de se lever le matin pour aller au lycée. Lieu de l’oubli, où enfin elle peut se voir sourire, s’entendre rire et enfouir tous ses problèmes au fond d’elle-même pour une journée. Ses amis savent, tout le monde sait que tout ne va pas pour le mieux. Et il y a des moments où tout craque. Ces moments quand elle rentre du lycée, et qu’elle se retrouve seule chez elle. Alors tout reprend. Des questions, trop de questions.

Et puis, elle se souvient. Elle se souvient qu’elle possède quelque chose qui lui fait tout oublier. Un objet magique, qui représente sa passion : la musique. Un simple mot pour tant de choses. Alors, elle joue, encore et encore, jusqu’à ne plus penser à rien. Instants merveilleux. Et pendant ces minutes, tout s’évapore. Toutes les questions et toutes les craintes s’envolent en même temps que les notes, et disparaissent dans les airs. Il n’y a plus rien. Que la mélodie qui remplit la pièce. Le don que tout le monde dit enfoui en elle fait surface, et s’empare des ses émotions. Et à défaut de paroles, c’est grâce à la musique qu’elle exprime ce qui reste caché au fond d’elle. Dans les notes qui papillonnent, elle entend sa colère, sa peur et ses peines. Mais elle y reconnait également sa joie, qui parvient malgré tous les remparts à se frayer un chemin. La musique, c’est pour elle un moyen d’entendre ce qu’elle n’arrive pas à dire avec sa voix. Et puis, quand tout est fini, elle se dit qu’en fin de compte, tout ça est inutile. Elle reste la seule à pouvoir comprendre ce qui se passe dans sa tête. Alors, elle retourne dans sa bulle, que personne n’arrive à percer. Sa bulle qui l’enferme seule. Ma bulle.

Bulle

 

 


Libération d’une passion enfouie

« Elle a recommencé à voir sa vie sous un meilleur jour grâce à son meilleur ami et à deux de ses professeurs de sciences qui ne se sont probablement pas rendus compte du service qu’ils lui ont rendu ; pourtant, aujourd’hui, elle leur est très reconnaissante… Â»

 

Sa dernière année de collège a été à la fois la pire et la meilleure, comme dans la plupart des cas, les deux sont liés. Elle était dans la classe qui avait les meilleurs résultats scolaires. Pour ses camarades, elle faisait partie des personnes intelligentes sauf qu’elle ne se considérait pas comme telle. Pour elle, l’intelligence est une chose qu’il nous faut sans cesse améliorer et préserver. L’intelligence à l’état pur n’existe pas comme le déclaraient ceux de sa classe. En troisième, ses notes n’étaient pas aussi élevées qu’avant et elle voyait les autres avoir de meilleures résultats. Au fur et à mesure, un malaise s’est installé en elle et elle a commencé à se dévaloriser alors elle a redoublé son travail scolaire pourtant rien n’y changeait. Au fil de l’année, sa confiance en elle s’est transformée en un véritable doute et en un stress omniprésent.

         Elle a recommencé à voir sa vie sous un meilleur jour grâce à son meilleur ami et à deux de ses professeurs de sciences qui ne se sont probablement pas rendus compte du service qu’ils lui ont rendu ; pourtant, aujourd’hui, elle leur est très reconnaissante. Ils lui ont ouvert les yeux en enseignant leur matière. Elle s’est aperçue qu’on pouvait vivre de sa passion. Pour eux, c’était réellement le cas et elle la ressentait dans leurs cours : cela l’a beaucoup changée. Pourquoi cela ? Elle possédait également une passion pour la science mais elle la cachait car elle avait peur du regard familial. Auparavant, elle avait fait part de sa passion pour la physique à ses proches mais les réponses qu’elle reçut furent décevantes. Sa grand-mère avait traité sa passion de quelque chose « pour les fous Â», elle s’était sentie alors humiliée d’autant plus que ses parents avaient acquiescé. Ils trouvaient tous sa passion bizarre parce qu’aucun membre de famille proche n’était dans le domaine scientifique et possédaient un emploi éloigné de la science.

         Grâce à ses deux professeurs, elle a décidé de se consacrer à sa passion qui est la physique et le domaine plus précisément de l’astronomie : l’astrophysique. Avec cette décision, elle espérait retrouver un meilleur état psychologique pendant le reste de l’année scolaire et voir ses notes redevenir ce qu’elles étaient auparavant. D’une part, cela l’a aidé puisque ses notes ont commencé à augmenter et elle a ressenti un vrai soulagement, sauf que cela n’a pas duré. Elle arrivait toujours en premier en cours de physique et elle n’hésitait pas à demander des précisions à son professeur sur telle ou telle chose concernant l’astronomie. Sa passion pour la physique a donc été remarquée au sein de la classe et là aussi on a trouvé anormal d’aimer une matière sans importance à leurs yeux. Mais le véritable souci qui a causé un nouveau mal-être est sa relation quasiment amicale avec son professeur. Pour les autres, il était impossible d’avoir un contact proche avec un adulte qui plus est un de leurs professeurs. Elle a alors reçu des commentaires très désagréables car personne ne la comprenait même l’amie qu’elle appréciait le plus dans la classe en faisait partie. Pourtant la chose était simple à comprendre, elle avait rencontré une personne qui avait les mêmes convictions et la même passion pour l’astrophysique pour la première fois de sa vie et qui acceptait de répondre à ses questions.

         Pendant cette période, elle a été victime du regard des gens qui ne croient pas en la science ou qui s’en fichent complètement. Or, elle considère cela comme un espoir pour la société. Elle aime la physique pour tout ce qu’elle représente : les mystères de notre monde qui nous entoure, le but de notre existence, de quoi sommes-nous constitué : autant d’énigmes qui restent à être résolues et qui méritent de s’y consacrer afin de faire avancer nos connaissances sur nous-même.

         Aujourd’hui, elle a fini par accepter le regard des autres, ou à l’ignorer ; son année actuelle se déroule bien même si elle est dans une classe de matheux et qu’elle n’a toujours pas rencontré de personne de son âge possédant le même goût pour la physique et l’astrophysique. Sa passion a doublé et elle a bien envie de démontrer qu’elle possède un réel intérêt : elle est complètement investie et elle serait prête à donner sa vie pour elle, même si cela crée un stress qu’elle a du mal à contrôler lors des évaluations des matières scientifiques car elle veut montrer le meilleur d’elle-même.

Aujourd’hui elle se dit qu’il ne faut jamais se laisser influencer par l’opinion des autres, qu’il faut toujours croire à ce qu’on aime le plus en se battant pour cela, et qu’il ne faut pas blesser ceux qui ont une passion différente de la nôtre.

                                                                                     Le 15 avril 2014


 

Un monde nouveau

« Au début, j’étais une personne sans grandes passions, jusqu’au jour où, en rentrant au lycée, j’ai rencontré une certaine personne. Â»

Au début, j’étais une personne sans grandes passions, jusqu’au jour où, en rentrant au lycée, j’ai rencontré une certaine personne. Il n’était pas dans ma classe mais il était en cours d’allemand avec moi, nous étions à côté. On se parlait de temps en temps jusqu’au moment où il m’a présenté l’univers des mangas. Depuis on parle très souvent, on « débat Â» un peu sur ce qu’on pense de certains mangas, sur les derniers épisodes sortis ou encore sur les personnages présents dedans. Il m’a présenté de nombreux mangas, connus ou pas, dont un qui est devenu mon manga préféré : Â« Kuroko no Basket Â». C’est un manga unissant l’univers des mangas (extraordinaire, impossible) et celui du sport, j’adore le sport. Pour moi cette union était parfaite, d’un côté les graphismes d’un manga, avec des personnages hors du commun, et d’un autre côté le fait d’unir le basket aves des pouvoirs impossibles à imaginer.

Aujourd’hui, lire des mangas est devenu ma passion car quand j’en commence un, je veux le finir le plus rapidement possible, je suis poussé vers l’épisode suivant (ou le livre suivant). Lire un manga me fais penser à autre chose que ma vie, ça m’entraîne vers un monde nouveau.


 

Une passion pour le rock incomprise

« Depuis tout petit, je suis plongé dans le monde du rock et du hard rock »

Depuis tout petit, je suis plongé dans le monde du rock et du hard rock par mon père. De ce fait, c'est devenu une de mes plus grandes passions. Malheureusement cet univers est rempli de clichés. En effet, pour la plupart des gens, si on aime le rock on est fou, drogué, alcoolique, dépressif... De plus, en tant que batteur, je suis particulièrement mal vu par certains. Pour eux, les « rockeurs Â» sont tous les mêmes et on peut donc en subir le prix par des insultes ou du manque de respect.

Par exemple, une fois en colonie de vacances, on m'a demandé ce que j'écoutais comme musique ; j'ai répondu AC/DC et Nirvana ; on m'a alors demandé si j'étais un sauvage.

Pourtant je ne peux rien contre cette passion, je l'ai depuis tout petit, le rock provoque chez moi un effet de liberté, de défoulement. De plus j'adore l'effet que me procure les riffs de guitare dans certains morceaux comme dans « Highway to Hell Â» d'AC/DC ou « Smoke on the water Â» de Deep purple. J'adore également les solos de guitare épique tel que dans « The Final Countdown Â» de Europe ou « Stairway to Heaven Â» de Led Zeppelin.

De plus, avec ma batterie, je joue sur ces morceaux légendaires.

Et puis cette passion est partagée par certains de mes amis. Je me souviens qu'en 6ème on avait décidé avec un ami de former un groupe et on s'était super bien amusé. On pouvait jouer ensemble sans s’arrêter pendant des heures tellement c’était bien.

Je me souviens également du concert de Muse l'année dernière au stade de France ou l'ambiance était géniale. Cela m'avait fait vibrer.

Le rock est une passion qui n’est pas toujours comprise, mais je me fiche des commentaires des autres à ce sujet.

Mai 2014


Un mur et trois passions !

« Ce sont les loisirs sans lesquels je ne peux pas vivre Â»

Il y a le mur en face de mon lit qui est rempli de posters et c'est sur ce mur que mon témoignage est basé. On y retrouve des belles voitures des footballeurs et des basketteurs. Ce sont les loisirs sans lesquels je ne peux pas vivre.

   Depuis tout petit je ne peux pas m’empêcher de jouer avec un ballon rond, j'ai toujours aimé me défouler avec les ballons et courir le plus possible. J'ai été bercé dans le football (quand on né un mois après la victoire de l’équipe de France en coupe du monde c'est logique). On est une génération qui connaît le football à son apogée avec les meilleurs joueurs de l'histoire de ce sport. On regarde jouer Messi contre Ronaldo ou Ibrahimovic contre Falcao dans les classicos. Je suis parisien et fier de l’être ! Je suis allé voir mes premiers matchs au Parc des Princes, là où on peut connaître les meilleures sensations, c'est dans les gradins, et même en regardant un match à la télévision on ressent cela. On ‘est pas tous pour Paris alors forcément quand on parle de football entre amis, il y a des tensions. On n’aime pas les mêmes clubs, pas les mêmes joueurs, pour ma part le meilleur joueur actuel s'appelle Cristiano Ronaldo. Je trouve qu'il a une frappe et une technique de jeu exceptionnelles, et puis on a quand même des points en communs : la vitesse et nos origines. Malgré ces débats « footballistiques Â», le foot est toujours un bon moment passé entre amis et nous permet d'apprendre à connaître de nouvelles personnes. Avec la technologie d'aujourd'hui on a même des jeux vidéo vraiment réels qui nous rapprochent tout autant. Quels que soient les copains, tous seront toujours partants pour un petit match.

   C'est plus compliqué pour le basket, je m'y intéresse depuis moins longtemps et en général moins de gens s'y intéresse. Malgré tout, c'est un très bon sport qui demande les mêmes capacités que le football pour nous rapprocher. J'ai pensé à m'attaquer au basket-ball lorsqu'on a commencé à me faire de nombreuses remarques sur ma taille. Bien sûr être grand aide pour ce sport, mais je suis tout petit par rapport à tous ces joueurs professionnels. Leur taille donne le vertige et leurs pointures de pied font tout aussi peur.

Quand on s’intéresse à ces deux sports, football et basket, cela nous permet de devenir plus confiants avec notre corps.

   Sur mon mur, il y a aussi ma passion la plus importante : les voitures. Je suis un vrai passionné. Je commence à collectionner des voitures à échelle miniature, j'en ai une dizaine des marques Lamborghini, Mercedes ou encore la 2 chevaux de chez Citroën. Je m’intéresse beaucoup à toutes les caractéristiques de ces machines. Les meilleures voitures ont tout pour plaire ; un bruit magnifique comme chez Ferrari ou Bugatti accompagné d'un design impressionnant comme les Mclaren ou les BMW. Elles possèdent des moteurs à couper le souffle et un confort inimaginable conçu par les marques de luxe comme Rolls Royce ou Bentley. Je rêve de rentrer dans une de ces voitures de luxe mais je suis surtout impatient de pouvoir enfin les conduire. Pouvoir contrôler ces machines est une sensation que j'adorerais.

Mes trois passions sont réunies sur ce même mur et me font penser aux bruits des moteurs, aux cris de supporters et aux chaussures qui couinent sur les terrains de basket.

 
 
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Histoires de famille

 
 
 

 

Dédoublement de Personnalité

‘‘Vous avez la même vie tous les deux, nan ?’’

Anonyme, 10 avril 2014, 16h47

         Il est presque toujours avec moi, nous ne sommes qu’un pour les autres, je le vois dans le miroir en me brossant les dents ! Moi, fou ? Non pas du tout, ce n’est pas une personne avec deux personnalités qu’il faut voir, mais deux personnes ressemblantes. Des monozygotes si vous préférez. Oui, d’accord, des jumeaux.

         Mais au fil du temps je me suis mis à détester ce terme qui sert trop souvent d’alternative (très discrète) au prénom de mon frère ou du mien.

         Pourquoi est-ce-que je tiens autant à mon prénom ? Parce que mon prénom, c’est moi ! Non, je ne suis pas un jumeau, j’ai un frère jumeau. Personne n’a envie d’être défini par ses frères et sÅ“urs.

         Enfin, avoir un prénom ça m’assure que l’on se souviendra un minimum (vraiment un minimum) de moi comme moi-même. En effet, la plupart des gens se souviennent de moi comme une approximation floue, une moyenne des souvenirs qu’ils ont de mon frère ou de moi.

         Si bien que, plusieurs fois par jour, on me demande si c’est moi qui était là, ce-jour là, parce qu’on ne sait plus, on est désolé, on arrive jamais à s’en souvenir.

         C’est difficile de ne pas avoir de prénom, donc pas de passé et de personnalité à soi, mais le pire, c’est surtout de se dire, qu’en tant que frères jumeaux, tout ce que l’on a le malheur de dire, ou de faire, sera invariablement associé à mon frère et à moi.

         Si l’on a la folie de révéler quelque chose d’un tant soit peu secret, on peut être assuré qu’un jour ou l’autre l’attentif confident le dira sans même s’en rendre compte. Cela tient un peu à la confusion entre nous deux, mais surtout, les gens considèrent que comme nous sommes ‘‘la même personne’’, automatiquement, voire magiquement, nous savons tous ce que l’autre sait.

         Mais le pire reste toujours le jeu des comparaisons, surtout depuis que le lycée, attentif, nous a mis dans la même classe malgré nos demandes. Être dans la même classe que son frère, c’est devoir à chaque contrôle, souffrir la comparaison. Ton frère a eu plus, ton frère a eu moins…

         Mais surtout en tant que frères jumeaux, on s’habitue, on se résigne, on accepte de ne pas avoir de passé, on se retourne quand on se fait appeler par le nom de son frère, on dit aux gens que ce n’est pas grave, qu’on a l’habitude, on répond aux questions toujours identiques des nouveaux. Attendez, vous êtes jumeaux ? Oui. Comment on vous différencie ? Je sais pas. Placez-vous côtes à côtes ! Nan. Qui est né le premier ? Mais enfin, en quoi c’est intéressant ? Euh… désolé, moi. C’est cool d’avoir un jumeau ? Parfois oui, parfois non. Vous vous êtes déjà fait passer l’un pour l’autre ? Non.

         Ce dont il faut se souvenir, c’est que mon frère en lui-même n’est pas un problème au contraire, non, l’Enfer c’est les autres.

P.S. Sérieusement, pourquoi tout le monde veut savoir qui est né le premier ? Et pourquoi certains demandent même l’écart de temps ? Ils pensent vraiment que ça fait un grand et un petit frère ?


 

Deux jours sur deux semaines

                  « Il n’y avait que le téléphone fixe qui passait et vers midi je l'ai entendu sonner. Â»            

         J'allais sur mes 13 ans et les vacances d'été venaient de débuter. J'étais pour deux semaines dans un chalet dans les Pyrénées, il n'y avait que le téléphone fixe qui passait et vers midi je l'ai entendu sonner. Ma mère a dit qu'elle répondait et elle m'a fait partir dans la pièce d’à côté. Je savais que ça allait mal entre mes parents car ils se disputaient beaucoup et souvent mon père ne rentrait pas à la maison. Pendant toute leur discussion téléphonique, j’entendais ma mère crier et pleurer et quand elle eut raccroché elle nous fit rentrer dans sa chambre ma sÅ“ur et moi. Elle pleurait et entre deux sanglots nous a dit que mon père la quittait et qu'il ne vivrait plus avec nous. Sur le moment j'étais choqué et je n’arrivais plus à réfléchir à quoi que ce soit. Ma sÅ“ur âgée de deux ans de moins que moi s'est mise à pleurer, ma mère l'a prise dans s'est bras et là, je me suis mis à pleurer toute les larmes de mon corps. Je suis sorti du chalet et j'ai couru me réfugier seul dans la cabane que j'avais construite avec mon père. Je suis resté là tout l’après-midi. Le soir nous en avons discuté ma mère, ma sÅ“ur et moi et nous n'en n'avons plus parlé de toutes les vacances. Aujourd’hui dans mes heures perdues je m'imagine ce qui serait arrivé s’ils s'étaient aimés jusqu’au bout et ça me fait du bien.

 


 

Fidélité...

Elle veut y croire, que l'amour réel au sein d'une famille existe.

         Disons que ça a commencé en CM2, elle s'est réveillée la nuit, à neuf ou dix ans, à 3h du matin, elle a entendu ses parents parler et sa mère dire : « Tu t'en doutais pas du tout pour Claude ? », son père répondre quelque chose qu'elle n’a pas entendu. Et sa mère enchaîner avec « Ce serait mieux si on était fous d'amour sans enfants Â». Elle, elle a juste compris « Ah oui, je te trompe !» et « Pourquoi on a fait des enfants au fait ? Â». Autant dire que cela peut blesser. Elle n'en a parlé à personne, pas même à ses frères et sÅ“urs. C'est vrai, elle n'a jamais vu ses parents s'embrasser, jamais le moindre signe d'affection. La seule fois où son père a appelé sa mère « ma puce Â», c’était un pari lancé par le voisin.

         Quelques années plus tard, alors qu'elle cherchait des cartes avec sa sÅ“ur, Lætitia, dans leur maison de vacances, leur mère refusa catégoriquement qu'elles cherchent dans son armoire. Évidemment, une fois leur mère partie chercher le pain, elles ont regardé et sont tombées sur des pilules et des préservatifs. Alors que leur père n'avait pas pris de vacances. En revanche, Claude lui était venu. Elle n'a pas tout de suite expliqué à Lætitia parce qu'elle ne voulait pas lui faire de mal. Mais lorsque Lætitia a fait remarquer à quel point leur mère pouvait être mièvre quand Claude était dans les parages, elle lui a tout raconté. Elles n'en ont pas parlé à leur mère et plus entre elles non plus. Lætitia a simplement dit qu'elle pensait ne pas être capable de tomber amoureuse à cause d'eux.

         À chaque fois que Claude venait chez elles, elles étaient froides et un jour où elle était énervée parce que Claude n'avait pas enregistré un travail qu'elle faisait sur des photos, elle se montra encore plus désagréable au point que, le lendemain, sa mère voulut qu'elle ne sorte plus qu'une fois par semaine. Énervée, elle a tout expliqué. Sa mère a dit que ce n'était pas un secret, que leur père savait depuis longtemps. Elle s'expliqua : elle ne souhaitait pas ne pas avoir d'enfants ; pour elle « la fidélité, c'est la présence Â». Elle ne lui en a plus reparlé. Inutile selon elle. Sa sÅ“ur en a beaucoup voulu à sa mère ; en plus, Claude est son parrain, la blague. Mais sa sÅ“ur, qui a eu du mal à l'accepter, dit aujourd'hui qu'elle a pu détester sa mère pour sa plus grande qualité : le fait qu'elle soit restée avec la famille malgré tout. Autant dire qu'elle, elle n'est pas d'accord avec ça.

         Depuis, elle fait son hypocrite quand Claude vient, et supporte. Même si elle a l'impression de ne plus exister, lorsqu'il est là. Et surtout lorsque sa mère est là une semaine sur deux pour aller jouer à l'infirmière dans un trou paumé en Touraine, parce que Claude s'est fait opéré de la prostate. Au moins, ils ne coucheront plus ensemble.

         Elle a une vision tellement bizarre du couple, les parents sont sensés représentés l'amour pour leur enfant non ? Raté pour elle en tout cas. Un couple fidèle, est-ce que ça existe ? C'est ça son but, se le prouver à elle-même.

         Les parents de la plupart de ses amis sont séparés, le couple qu'elle admire le plus est celui des parents de son copain, mais même s'ils s'aiment, tout n'a pas été rose car le père a couché avec la mère du meilleur ami de son copain. Alors, elle ne croit pas toujours à une histoire heureuse. Oui, à présent ils sont bien heureux ensemble, mais ils ont détruit ce garçon qui s'est renfermé dans ses jeux jusqu'à tomber amoureux, et ça n'a pas été drôle pour lui, loin de là. Ce qui fait qu'avec lui elle veut y croire, que l'amour réel au sein d'une famille existe. Un jour.


 

Séparation

« Il était passé par tout, mais la seule vérité dont il était sûr est qu’il devait laisser ses parents gérer leur histoire et lui se concentrer sur sa vie. Â»

         C’était en hiver, pendant la période ou se passait son anniversaire. Il avait à peine 7 ans lorsque ce moment arriva. Tous les jours, il était habitué à rentrer avec sa mère, goûter, travailler en attendant la venue de son père : cela se passait sur les coups de 19h30.

         Mais ce soir n’était pas comme les autres, il ne vit pas son père de la soirée. Avec son frère, ils étaient habitués à ce que leur père les aide à s’endormir. Lui, contrairement à son frère, il lui manquait quelque chose. Alors vers 22h, il se leva pour aller questionner sa mère, pour savoir ce qui se passait avec son père et la seule réponse que sa mère avait pu lui donner est : Â« ton père travaille plus tard que d’habitude, VAS TE COUCHER ! Â». Le lendemain, il remarqua la même scène, l’absence répétée de son père, et il comprit que peut-être il ne reviendrait plus. Le soir-même, sa mère après s’être disputée avec son frère, lui avoua la vérité : ses parents ne s’aimaient plus, et surtout son père était parti. Il fonça alors dans sa chambre en sanglots. Il eut alors un sentiment d’angoisse d’être sans son père et un sentiment de pitié envers sa mère : pour lui son père avait abandonné ma mère.

         Cette année 2005 passa alors sans autre changement, mais l’année suivante, il dut faire face à un choix, un simple choix, vivre avec sa mère ou avec son père. Un choix simple mais néanmoins très difficile à trancher.

         De son entrée en CP, jusqu'à la troisième, il commença une nouvelle vie avec sa mère. De très nombreux bons moments comme de très mauvais, il en vécut ; des disputes aussi, nombreuses dont certaines, il le sentait, étaient remplies de rancunes. Malgré son air imbécile, il comprenait sa mère comme personne d’autre, il savait que cela finissait toujours sur la pensée que son père était mauvais, qu’on ne devait pas vivre avec lui, que c’était un voleur…et d’autres choses encore. Par contre, la seule parole qu’il retenait et que lui ne comprenait pas, était un certain questionnement sur l’argent.

Il avait vécu, sa tendre enfance dans l’idée que son père était un voleur et qu’il les avait abandonné.

         Arriva alors la fin de la classe de troisième, la période où il avait percuté, où il connut enfin la stricte vérité. Il avait appris des choses inimaginables concernant ses parents. Du coup, depuis l’année de seconde, il décida de faire un second choix et de vivre chez son père.

Il vécut alors une année extra-ordinaire tantôt baigné dans la drogue tantôt dans les disputes répétées… Une année où il dut faire face à son passé, dur, mais il l’affronta.

Durant cette année de seconde, il savait que ses parents s’inquiétaient pour lui, il ne les comprenait pas toujours ; pour lui leurs choix étaient souvent injustifiés, étaient une punition. Ce qui est sûr, c’est qu’il aimait ses parents et que l’inverse était presque certain.

         Ce gosse se considérait comme une merde mais le grand espoir qu’il avait et qui faisait de lui malgré tout une personne bien est qu’il avait enfin compris bien des choses : il avait fait n’importe quoi dans son passé, les mauvais choix, il était passé par tout, mais la seule vérité dont il était sûr est qu’il devait laisser ses parents gérer leur histoire et lui se concentrer sur sa vie. Sa vie, c’était la sienne avec la seule chose qui lui permettait d’avancer : sa famille, chose irremplaçable, les seules personnes derrière lui pendant les moments durs. Ca il l’avait compris, et il les remercie.

 


 

Le jour où je voulus regarder « Hulk Â»

« Je disais que je préférais avoir un petit frère qu’une petite sÅ“ur pour avoir un compagnon de jeu, mais en vérité je voulais rester fils unique. Â»

«  Ta mère est enceinte depuis 2 mois, tu vas avoir un frère ou une sÅ“ur Â». Voilà les paroles que mon père a prononcées quand j’avais 6 ans, pour m’annoncer la venue d’une nouvelle personne dans la famille. Je ne croyais pas cette nouvelle, je ne sais pas pourquoi mais je pensais que mes parents me faisaient juste une blague. Au bout de quelques heures, à l’heure du dîner, je me rendis compte que ce n’était pas une blague, ma vie allait changer. Je ne serais plus fils unique. Je ne sais plus quand j’ai appris que le bébé serait une fille, que j’aurais une sÅ“ur mais par contre, je me souviens qu’au début je ne voulais pas en avoir. Je disais que je préférais avoir un petit frère pour avoir un compagnon de jeu, mais en vérité je voulais surtout rester fils unique.

         Le jour après que ma mère a accouché, mon père et moi sommes allés voir ma mère et ma sÅ“ur. Mon père est allé me chercher à la sortie de l'école. Je ne voulais pas tellement y allé, je voulais rentrer chez moi pour aller regarder « Hulk Â». A l’hôpital, je vis ma mère tenant dans ses bras ma sÅ“ur. C'était un moment vraiment spécial, je sentais la joie qui remplissait la salle. C'était un moment unique, pour la première fois je voyais un bébé mais surtout pour la première fois je voyais ma sÅ“ur, la fille qui restera avec moi tout au long de ma vie avec qui je devrai tout partager (surtout la télé) et que je devrai protéger. Donc nous sommes restés avec elles mais je voulais encore rentrer à la maison pour regarder « Hulk Â».

         Ensuite, ma mère est rentrée de l’hôpital. J’ai dû dormir avec ma sÅ“ur dans la même chambre. Mes parents et moi n’arrivions pas à dormir, car chaque nuit elle nous réveillait, elle pleurait tout le temps. Cela a duré pendant 2 ou 3 ans. Les nuits étaient longues et difficiles. Mais maintenant tout va mieux chacun de nous à sa propre chambre, les nuits sont désormais calmes et paisibles.

Le 21 mai 2014


 

Une situation en suspens

« Les devoirs, les sorties et le reste des choses qui ponctuent la vie d’un adolescent. Â»

Tout a commencé en avril 2010, pendant les vacances de Pâques. Mes parents m’avaient préparé un voyage surprise en Martinique. J’étais dans l’euphorie de cette nouvelle. Je n’avais rien vu venir.

Depuis pas mal de temps, la relation entre mes parents était plutôt compliquée... Pendant les vacances, tout se déroulait enfin, paraissait se dérouler de manière parfaite, l’hôtel, la plage, la plongée ; rien ne clochait. Jusqu’à un après-midi, où je suis rentré de la plage et en enclenchant la porte de la chambre, des cris se mêlaient à des pleurs. Des insultes fusaient, je suis entré dans ma chambre et continuais à percevoir cette dispute.

Depuis ce moment là, leur relation était nuancée ; les périodes de disputes s’enchaînaient avec des périodes calmes et amoureuses. Une complicité avec ma mère s’installait tandis qu’une « distance Â» avec mon père commençait à se créer.

Jusqu’en quatrième, mes parents se supportaient toujours. Mais la tension permanente à la maison n’était plus tenable. De plus, avec les caractères explosifs et insolents de ma sœur et moi, à l’école comme à la maison, la situation devenait insoutenable. Alors, cette complicité avec ma mère s’estompa peu à peu alors qu’au contraire, elle en créait une avec ma sœur.

Petit à petit, mes résultats scolaires se dégradaient, mon comportement s’aggravait.

Alors, en cette année 2014, la décision a enfin été prise. Cette décision cruciale. Le divorce. Après 22 ans de vie commune et de multiples querelles, ils avaient enfin opté pour, à mes yeux, la meilleure des solutions.

Désormais, un sérieux problème se posait : avec un père strict et beaucoup plus à cheval sur les devoirs, les sorties et le reste de choses qui ponctuent la vie d’un adolescent contre une mère de son côté qui elle est plus laxiste mais qui ne pense pas pouvoir gérer un garçon de mon âge avec un tel tempérament. Ajouté à cela ma situation scolaire compliquée à cause du manque de conviction et de travail, ma situation reste en suspens.

 
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Adolescence

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Au bout de deux semaines et demie

« Je ne sais pas trop comment ça s’est fait mais tout ce que je sais c’est que je l’ai aimée du jour au lendemain. Â»

     Je l’aimais et je l’aime toujours. Au début, je suis tombé amoureux d’elle. Je ne sais pas trop comment ça s’est fait mais tout ce que je sais c’est que je l’ai aimée du jour au lendemain.

      J’ai commencé à lui parler mais je n’osais pas le lui dire. Un mois, non deux, je ne sais plus, se sont déroulés avant que j’ose lui demander de me rejoindre dehors. On s’est assis sur un banc, on a discuté de tout et de rien et au final je l’ai embrassée. Cela a duré une ou deux heures. Je pensais qu’elle m’aimait mais à la fin, elle m’a demandé si je l’aimais. J’ai dit « Bien sûr que oui Â» mais elle m’a répondu « Moi je ne suis pas sûre de t’aimer Â». J’étais confus mais au final j’ai continué à l’embrasser.

      Le lendemain, je l’ai invitée à se promener avec moi à Vincennes. Nous nous sommes assis près d’un lac et la journée s’est passée comme la précédente, elle ne se décidait pas à sortir avec moi.

      J’en ai parlé à mes amis, ils me disaient que j’étais un « plan cul Â» pour elle mais j’affirmais que non. Ensuite ils ont essayé de m’aider, ils ont parlé à ses amis à elle. Les miens comme les siens essayaient de faire avancer les choses, de la faire changer d’avis.

      Un jour elle m’a même présenté à son meilleur ami car il voulait me rencontrer. Enfin, environ deux semaines et demie après notre premier baiser nous avons mangé ensemble puis nous sommes partis à Vincennes. Une fois là-bas, on s’est assis sur un banc, je lui ai demandé une réponse car je n’en pouvais plus d’attendre et elle ma répondu « Je t’ai présenté à mon meilleur ami et je ne présente que mes amoureux à mon meilleur ami Â». J’ai dit « Est-ce que ça veut dire oui ? Â» elle m’a répondu « Oui Â» et je l’ai embrassée.

      Aujourd’hui je suis encore avec elle et je ne regrette pas de m’être lancé à lui voler ce premier baiser.

22/05/2014


Changer

« Toutes ces sensations, il ne faut pas qu’elles s’effacent avec le temps. En devenant adultes, on doit garder cette sensibilité, parce qu’elle symbolise notre humanité. Â»

D’aussi loin que tu te souviennes, on t’a toujours dit que le lycée amenait la liberté, un renouveau intérieur. Au lycée, tu découvres l’amitié, l’amour, mais aussi le stress, la peur de l’avenir, d’être jugée. Tous les sentiments arrivent en se bousculant.

         Contrairement à ce que tu penses, tu n’es pas si différente. C’est là que tu réalises que non, tu n’es pas si seule, si bizarre. En rencontrant de nouvelles personnes, tu comprends que les gens sont variés, mais que partout, tu peux trouver des personnes qui te feront te sentir mieux, et vivante : à ta place.

         Tu es tombée amoureuse. C’est un grand mot, hein ? Ça fait peur. Tu as l’impression que personne autour de toi ne peut comprendre ce que tu éprouves. C’est terrifiant, parce que tu as la sensation de toujours tout ressentir dix fois plus fort, d’exagérer en continu tes émotions, parce que d’une simple sensation, tu crées tout un univers. Alors évidemment, en le rencontrant, c’est ta façon de voir les choses qui a changé.

         Tu as subi des rumeurs, aussi. Le mépris, la mauvaise réputation, jamais tu n’aurais imaginé en être la cible. Tu croyais que le lycée amenait la maturité. Ô combien tu as eu tort… Ici, tu ne peux t’accorder la moindre erreur, parce qu’elle ne restera pas secrète, au contraire. Si tu te trompes, ça tournera, ça sera déformé. Il suffit d’un acte stupide, non contrôlé, et dès le lendemain, tout le lycée sera au courant. Les gens se racontent tout, ta vie est présentée à tout le monde. Ils changent la vérité, mentent pour te blesser. Tu te retrouves avec une image collée au front, pas complètement fausse, mais douloureuse. Du jour au lendemain, tu passes de l’anonymat à la fille qui a brisé le cÅ“ur de sa meilleure amie, celle qui ne pense qu’à elle et couches avec le premier venu. Pourtant tu n’as rien fait… On parle de toi comme d’une « pute Â». Le mot est cru, mais faible comparé à tous les commentaires des autres. Des gens viennent te voir pour te dire qu’ils savent ce que tu as fait. Mais qu’as tu réellement fait ? Peu leur en importe. Tu sens au quotidien les regards sur toi, tu entends des insultes qui suivent ton passage… Et puis, tout doucement, tu deviens paranoïaque. Quand tu rentres chez toi le soir, tu pleures en marchant dans ta solitude, parce que tu dis que personne ne compatit, que t’as « merdé Â» sur toute la ligne. Les gens que tu croises n’ont pas un sourire pour toi, pas un regard chaleureux. Au contraire, la froideur inexpressive de leurs visages te brise. A la maison, tes parents sentent bien que quelque chose ne va pas, seulement tu ne peux pas leur expliquer ce que tu as fait, ce que tu vis ; et tu t’éloignes d’eux. Comme ils ne comprennent pas, ils t’engueulent pour ne pas voir ton mal-être.

         C’est là que tu as été sauvée. On en rajoute des couches quand on est adolescent… Mais sans tes amies, sans lui, tu te serais complètement refermée sur toi-même, convaincue que ceux qui te haïssaient avaient raison. C’est facile de se sentir minable, ça l’est moins de remonter la pente de l’estime quand tu l’as descendue à toute vitesse. On t’a aidée, et tu as compris que l’amour qu’éprouvent les jeunes ne doit pas être perdu. Toutes ces sensations, il ne faut pas qu’elles s’effacent avec le temps. En devenant adultes, on doit garder cette sensibilité, parce qu’elle symbolise notre humanité.

         Et puis, à côté de cela, il y a tellement d’autres événements qui viennent te bousculer…

         Tu toujours été sûre de vouloir devenir architecte, c’était devenu ton rêve, mais aussi celui de tes parents. Là est l’erreur… Ce n’est plus le tien. Tu as mis du temps à t’en rendre compte.

Les cours, ça ne suivait plus vraiment. Tu ne travaillais plus, incapable de te concentrer. Tu as toujours eu peur de l’avenir, tu n’arrives pas à te projeter, à faire un choix unique et t’y tenir. Au lycée, tu as l’impression que tu dois accélérer, sans quoi tu vas être dépassée. Dans ces moments-là, tu aurais aimé te sentir soutenue par tes parents, sauf que ça a été le contraire. Ils t’ont effrayée encore plus. Un soir, vous commencez à crier. Tu es en larmes, tu n’en peux plus de toute cette pression, de cette atmosphère qui t’étouffe. Tu tentes de leur faire comprendre que tout va mal pour toi, mais ils sont sourds, aveugles. Ils te reprochent tout. Tes notes, ton comportement, ta dernière soirée qui a mal tourné selon eux, tout y passe. Et toi… Toi tu exploses. Tu veux partir, t’enfermer dans ta chambre, mais ils ne te lâchent pas.

Au fond, tu crois qu’à leur façon, ils cherchaient juste à t’aider, à te motiver. Seulement, ils ne voient pas les choses de la même façon que toi. Tu t’étais toujours sentie proche d’eux, mais tout cela vous a éloigné brutalement. Parce qu’au delà des notes, tu penses que le problème, c’est qu’ils ne veulent pas te voir grandir différemment de leurs espérances, comme beaucoup de parents au fond. Tu ne veux pas les décevoir, pourtant c’est la sensation qu’ils te donnent parfois, sans tomber dans le cliché de l’adolescent incompris de ses parents, en rébellion contre eux… Tu aimes tes parents, jamais tu ne pourrais avoir l’envie de leur déplaire, de ne plus leur parler, sauf qu’au quotidien, ils se comportent comme si c’était ce que tu désirais.

         Alors oui, tu as changé. Ca fait peur parfois, de sentir que tu n’es plus la même. Tu espères être devenue mature. Tu as des envies d’indépendances et d’évasion. Tu voudrais faire taire tous ces sentiments qui se bousculent dans ta tête, mais ils font que tu es toi-même aujourd’hui.
         Ces neuf mois ont été les plus riches en émotions que tu as pu vivre. Au fond, l’adolescence que tu vis là est pleine de petits événements qui te changent profondément. C’est peut être ça que l’on appelle grandir… Et si, parfois, tu te sens perdue, tu sais maintenant qu’il y aura toujours une solution, des gens à qui s’accrocher. Parce qui que tu sois, il faut savoir que tu n’es jamais complètement seul.

Mai 2014


 Dans ma bulle

« Il y a des moments où tout craque. (…) Et puis, elle se souvient. Elle se souvient qu’elle possède quelque chose qui lui fait tout oublier. Un objet magique, qui représente sa passion : la musique. Â»

L’adolescence vous connaissez ? Oui bien sûr, vous voyez des jeunes écouter de la musique à fond dans le métro, des lycéens perpétuellement penchés sur leurs portables, cigarette à la bouche. C’est sortir les samedis soirs voir ses amis, c’est avoir l’air rebelle, en donnant l’impression de défier la société. Mais l’adolescence, c’est aussi la peur, ne plus savoir où on en est, c’est les grosses disputes avec ses parents, la solitude, la perte de confiance en soi. Eh oui, et puis même si vous êtes passés par là également, vous ne vous en rendez pas forcément compte.

Exactement comme ses parents, qui ne comprennent pas qu’elle grandit, et qu’elle aussi elle a des problèmes, et pas moins important que les leurs. C’est ça le problème en fait. L’impression que les problèmes des jeunes ne valent pas ceux des adultes. Mais elle aimerait que ses parents comprennent que quand tant de choses horribles se déroulent en même temps, tout ne va pas bien. Tout va même très mal. Elle aimerait qu’ils remarquent qu’elle est au fond du gouffre, qu’elle ne sait plus où aller. Elle aimerait que quand ils la voient arriver en pleurant dans le salon, ils lui disent quelque chose. Rien qu’un petit mot, pour qu’elle reste accrochée au point d’ancrage familial. Mais non, ils la regardent, sourient avec un air triste, et ne sachant pas quoi dire, se taisent. Alors, elle se tourne vers ses amis. Des amis en or, ceux qui lui donnent envie de se lever le matin pour aller au lycée. Lieu de l’oubli, où enfin elle peut se voir sourire, s’entendre rire et enfouir tous ses problèmes au fond d’elle-même pour une journée. Ses amis savent, tout le monde sait que tout ne va pas pour le mieux. Et il y a des moments où tout craque. Ces moments quand elle rentre du lycée, et qu’elle se retrouve seule chez elle. Alors tout reprend. Des questions, trop de questions.

Et puis, elle se souvient. Elle se souvient qu’elle possède quelque chose qui lui fait tout oublier. Un objet magique, qui représente sa passion : la musique. Un simple mot pour tant de choses. Alors, elle joue, encore et encore, jusqu’à ne plus penser à rien. Instants merveilleux. Et pendant ces minutes, tout s’évapore. Toutes les questions et toutes les craintes s’envolent en même temps que les notes, et disparaissent dans les airs. Il n’y a plus rien. Que la mélodie qui remplit la pièce. Le don que tout le monde dit enfoui en elle fait surface, et s’empare des ses émotions. Et à défaut de paroles, c’est grâce à la musique qu’elle exprime ce qui reste caché au fond d’elle. Dans les notes qui papillonnent, elle entend sa colère, sa peur et ses peines. Mais elle y reconnait également sa joie, qui parvient malgré tous les remparts à se frayer un chemin. La musique, c’est pour elle un moyen d’entendre ce qu’elle n’arrive pas à dire avec sa voix. Et puis, quand tout est fini, elle se dit qu’en fin de compte, tout ça est inutile. Elle reste la seule à pouvoir comprendre ce qui se passe dans sa tête. Alors, elle retourne dans sa bulle, que personne n’arrive à percer. Sa bulle qui l’enferme seule. Ma bulle.

Bulle


L’instant d’après

« J’ai pris conscience des choses entre le moment où j’ai vu mon grand père pour la dernière fois et le moment de sa mort»

Il y a une période à l’adolescence où l’on prend conscience des choses. Pour m’expliquer j’ai choisi de raconter deux enterrements. Lors du premier j’avais huit ans. Je ne ressentais aucune tristesse à l’époque, en fait je crois que je ne comprenais pas vraiment ce qu’il se passait, la mort c’était encore abstrait pour moi. Je prenais les choses à la légère, un peu comme un enfant. C’est au moment du deuxième enterrement que j’ai compris, j’avais douze ans. J’ai pris conscience des choses entre le moment où j’ai vu mon grand père pour la dernière fois et le moment de sa mort. Je me souviens qu’au moment de lui dire au revoir il m’a dit : « je t’embrasse fort parce que ce n’est pas sûr que… Â» Il n’a pas terminé sa phrase. A ce moment, je n’étais pas encore conscient que je n’allais jamais le revoir, je l’ai embrassé et je suis parti comme d’habitude sans me poser de questions. Ce n’est qu’après l’annonce de sa mort que j’ai enfin compris : j’étais devenu mature en quelque sorte. C’était douloureux contrairement à l’époque ou ma grand-mère est morte. L’idée de mort était plus concrète, je comprenais enfin que je n’allais jamais les revoir, eux deux.


Statue figée dans le temps

 

« On dit que les jeunes de 12 à 17 ans, les « adolescents Â» sont souvent déstabilisés et ont besoin d’un soutien moral tel que la famille ou l’école. Â»

C’est quoi l’adolescence ? C’est avoir des amis et passer du bon temps avec eux ? Ou ne dépendre et vivre que pour ses parents ? Je me suis toujours posée un tas de questions qui ont uniquement des réponses déjà fixées. L’adolescence : C’est la tranche d’âge entre 12 et 17 ans. Â». Je l’ai trop souvent entendue, cette phrase. Je vais raconter ce que je vis, et vous verrez, « adolescence Â» est un mot qui n’est pas dans mon lexique.

Depuis toujours, j’ai vécu à Maisons-Alfort en France. Mes parents sont tous les deux immigrés et ont très bien réussi dans ce pays. Du coup depuis toute petite, ils ont porté beaucoup d’espoir sur ma sœur aînée et moi. Comme la plupart des enfants, je suis allée à l’école cinq jours sur sept et j’ai été obligée de me séparer de mes parents pour côtoyer d’autres enfants de mon âge.

Tout cela paraît « normal Â» puisque des millions d’enfants ont suivi cette route, mais si je rajoute certains détails, tout le récit deviendra différent. En grande section de maternelle, ma mère m’apprend à lire, à écrire et à compter en me disant que cela faciliterait mes prochaines années pour que je ne « patauge Â» pas comme ma sÅ“ur. Elle me mit ensuite en tête, les années qui suivirent, qu’il fallait que j’obtienne mon Brevet avec la mention Très Bien, que j’aille en Première Scientifique, puis que je prenne la spécialité Mathématiques –ma mère a toujours rêvé d’être professeur de mathématiques, elle pouvait mais ne l’a pas fait- et pour mettre la cerise sur le gâteau, mes deux parents (oui, les deux pour une fois) rêvent que je devienne médecin ou que j’intègre une grande école (le rêve de tous les parents en gros). Ils m’ont donc fait étudier durant de longues heures chaque jour et m’ont poussée à atteindre la perfection. Les enseignants m’adoraient, mes parents, eux par contre ne m’ont jamais félicitée à chaque fois que je ramenais un A, un soleil ou un 10. Je n’ai presque jamais connu de câlin lorsque je ratais un devoir, ni même le goût du bonbon lorsque je réussissais quelque chose de difficile. Comme si je ne méritais rien.

En parallèle, plus les années passaient, moins mes amis, mes camarades de classe étaient agréables à mon égard. Le mot « intello Â» me tombait dessus, les soupirs d’exaspération soufflaient dans mon dos à chaque fois que je trouvais la bonne réponse ou que j’avais la meilleure note. Tout a réellement commencé en CM1. J’avais neuf ans et bientôt dix, au moment où la belle saison était déjà présente. J’avais encore les meilleures notes à chaque devoir, quelle que soit la matière (le sport est une exception). Alors que j’avais l’habitude de fréquenter quelqu’un, Félix (appelons- le ainsi), Bobby, la fille la plus influente de la classe, avec qui je m’entendais bien m’a empêché d’aller le voir. D’autres enfants l’avaient rejoint et un écho de « Ouais dégage ! Â» gronda à mes oreilles. Voir tout le monde se retourner contre moi m’a fait un choc. J’ai connu l’isolement, la sensation de n’avoir pas le droit de jouer à la balle américaine voire simplement d’observer un match. Mes parents ne savaient pas qu’on m’écartait à cause de ce qu’ils m’inculquaient ou même du sang qu’ils m’avaient transmis.

Une fois entrée au collège, je pensais que tout le monde avait mûri… Mais c’est faux. Tous les gens de mon entourage étaient comme les adolescents moqueurs et méprisants des films américains. Je n’arrivais pas à me faire de nouveaux amis pour remplacer tous ceux qui m’avaient déçue. J’étais « trop intello Â» pour eux et je ne connaissais rien sur les goûts actuels, comme en musique. J’ai vécu dans cette prison en n’ayant écouté que de la musique classique, à cause de mes parents. Quasiment tous les jeunes de mon âge écoutent de la musique américaine et en vantent les mérites. « De la vraie musique Â», disent-ils ! Par agacement de tout ce que j’entends, j’ai choisi de me rabattre sur la culture rivale, la culture nippone. Après, je me suis encore plus retrouvée dans la solitude. J’étais allée jusqu’à acheter des amis pour ne pas paraître trop seule : j’achetais à manger pour ces personnes, je portais leur sacs, je payais tout leur loisirs en croyant qu’ils étaient vraiment « pauvres Â»â€¦ Tout avec mes économies depuis la primaire… 180€ au total… Le prix à payer pour avoir des amis superficiels pour deux mois. Mes parents voulaient que je sois comme tout le monde, mais ce « tout le monde Â», il est beaucoup trop terrifiant.

A vrai dire, j’ai voulu essayer d’être comme les autres jeunes de mon âge, de profiter de la vie. J’ai donné alors comme argument à mes parents : « Je suis ado. Â». J’avais onze ans. Ils éclatèrent de rire et me dirent que j’étais trop jeune. A douze ans, ce fut le même cirque, tout comme à treize, puis quatorze ans. Comme objection, ils me dirent : « Arrête de penser ainsi ! Le collège est décisif pour ton orientation, tu n’as plus le temps de t’amuser ! Il fallait le faire en primaire ! Â». Justement, en primaire, j’ai passé ma vie à étudier contre mon gré. Alors… Quand m’amuser ? A chaque fois qu’un ami voulait m’inviter quelque part, même si j’avais fini tout mon travail, ma mère trouvait une excuse bidon pour m’en empêcher. J’essayais de dire que c’est faux, mais à chaque fois on me réduisait au silence par la violence comme depuis toujours. J’aurais très bien pu demander de l’aide ou m’enfuir, mais je risquais pire. A chaque fois, on m’amadouait pour que je reste docile en m’offrant quelques cadeaux. Tous mes mérites tels que tous les concours de violon que j’ai remporté haut la main, tous les concours de dessins auxquels on m’avait défendue de participer mais que j’ai gagnés, tous les prix d’études que j’ai reçu tels que l’AMOPA ou en me classant 2nde de tout le collège au Big Challenge en étudiant seule, on ne m’a jamais félicitée ou récompensée. Tout ce que j’ai fait pour entendre un simple « Oh bah de toute façon, c’est grâce à moi. Â» de ma mère et l’entendre vanter mes mérites auprès des autres mères, c’est comme être une bête de foire maltraitée, durement entraînée pour être présentée au grand public, et dont on félicite le maître. A chaque fois que je ratais quelque chose, on me punissait et on me traitait d’imbécile parce que selon mes parents, c’est seulement grâce à eux si je ne suis pas stupide par rapport aux autres.

       Comme je suis toujours sous l’emprise de mes parents, les autres élèves me voient comme une « fille à maman Â». J’ai souvent été victime de ces discriminations en plus de celles dues à mes origines. Dans de nombreux livres, on dit que les jeunes de 12 à 17 ans, les « adolescents Â» sont souvent déstabilisés et ont besoin d’un soutien moral tel que la famille ou l’école. Je n’ai ni l’un ni l’autre. Tout ta comme ma grande sÅ“ur, je vais devoir serre les dents pour pouvoir passer cette tranche d’âge. Elle a déjà essayé de se rebeller, mais elle a été privée de liberté d’expression et de vie privée par nos parents, tout comme moi d’ailleurs, qui ne peut plus rien cacher aux parents puisqu’ils fouillent tout le temps mes affaires et m’obligent à tout raconter (ils vont jusqu’à lire dans mon journal intime et fouiller ma table de chevet!). Je suis d’ailleurs privée de presque tout. Le lycée, souvent considéré comme les meilleures années, ne seront rien pour moi puisque « je devais m’amuser au collège Â». N’avoir rien pu choisir dès mon plus jeune âge me jouera sûrement des tours plus tard, pour ne pas avoir vécu dans le même temps que les autres jeunes de ma génération, ainsi que de n’être qu’une statue figée dans le temps.

Le 17 avril 2014

 

 

 

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